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samedi 15 octobre 2022

COMMENT RENDRE HOMMAGE À THOMAS SANKARA ?

 Dans l'histoire du Burkina Faso s'il y a un président très célèbre, homme d'État, charismatique et qui a le plus marqué l'histoire de part son engagement et ses actions, c'est bien Thomas SANKARA. Au moment de célébrer le 35e anniversaire de sa disparition il s'avère nécessaire de s'interroger une fois de plus sur la meilleure façon de rendre hommage au père de la révolution burkinabè .

✍️: Issouf SAGNON

📷: Image d'illustration : Capitaine Thomas SANKARA, Burkina Faso.





"Tuez Thomas SANKARA,et des millions de SANKARA naîtront". 
Une trentaine d'années plus tard,si dans la pratique l'effet des millions de SANKARA tarde à se faire sentir (notamment dans les actes et les comportements des burkinabè) il nous paraît important de souligner ces aspects suivants pour mieux rendre hommage à Thomas SANKARA :

✓ Maintenant que justice a été rendue, l'une des meilleure façon de lui rendre hommage serait de travailler à une application effective des peines contre les coupables. Cela interpelle les différentes autorités politiques et surtout judiciaire compétentes en la matière.

✓ Pour des dirigeants qui veulent incarner un changement profond, dans une logique révolutionnaire, l'une des meilleures façons de rendre hommage au capitaine,est d'étudier son histoire,ses forces et ses faiblesses,et ensuite s'imposer ses valeurs et ses qualités. Dans la pratique cela devrait se sentir dans la façon de gouverner, dans laquelle les dirigeants mettront en avant le bas peuple. Pour cela des mesures doivent être prises par exemple pour une réduction du train de vie de l'État, pour une moralisation de la gouvernance, pour la promotion de l'esprit du sacrifice,etc, à commencer par les dirigeants.

✓ Au sein des citoyens et de la jeunesse, chacun devra également s'imposer des valeurs et des qualités à la SANKARA. L'obligation n'est pas seulement sur les dirigeants. Être engagé, être intègre, être patriote, sans oublier les valeurs cardinales, doivent s'imposer à tous.

✓ Pour la communauté scientifique et éducative, l'idéal ne serait t-il pas d'intégrer l'étude de la "Révolution burkinabè dans les programmes officiels d'enseignement ?

Dans tous les cas ,la meilleure façon de rendre hommage au capitaine Thomas SANKARA demeure d'incarner ses valeurs,ses qualités dans le comportement et dans les actes de tous les jours, aussi bien au niveau des dirigeants que des citoyens.
Autant dire que se proclamer sankariste, les  slogans et le point levé sont très loin d'être suffisants pour faire du "Sankara".


jeudi 13 octobre 2022

BURKINA FASO,UN SECOND COUP D'ÉTAT ET DES INCERTITUDES

 Quelques jours après son retour de New-York,le Lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA n'a pas résisté au poids des défis qui l'attendaient dès le 25 janvier dernier. Après l'attaque du convoi de ravitaillement au niveau de Gaskindé en partence au Sahel du pays. En effet, des militaires du mouvement Patriotique pour la sauvegarde et la Restauration, (MPSR) ont perpétré un coup de force qui a contraint le président sortant à la démission le 02 Octobre 2022. Quelles sont les perspectives d'avenir au lendemain de ce deuxième pusch ?


✍️: Issouf SAGNON

📷: Image d'illustration,Capitaine Ibrahim TRAORÉ,actuel président du MPSR,Chef d'État.





Sur les raisons du nouveau coup d'État, à en croire aux nouveaux acteurs du coup,le président déchu du MPSR, DAMIBA, aurait "trahi l'idéal du mouvement". 

Dans la pratique il est aisé de remarquer qu'il s'est laissé emporté par une dynamique politique, notamment sur la question de la réconciliation nationale mais aussi dans ses relations avec l'extérieur.Comme s'il était un président élu démocratiquement et conduisant un pays tranquille.

Alors que les réalités et les attentes populaires sont pressantes. Et elles portent sur la situation sécuritaire,sur la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité et la nature des rapports avec l'extérieur, notamment avec la France et l'organisation sous régionale qu'est la CEDEAO.

Au jour d'aujourd'hui, c'est à la fois une nouvelle occasion d'espoir et d'incertitudes. 

D'espoir parce qu'il s'agit d'une nouvelle opportunité de mieux faire sur les plans susmentionnés.

D'incertitudes car on se demande comment réussir la cohésion et l'union autour des défis, surtout chaque fois que la réalité nous mettra au-devant de l'immensité des défis : 

✓  Le nouveau coup d'État nous rappelle une fois de plus le défi de l'union au sein de toutes les forces de défense et de sécurité ; aura t-on une cohésion sincère dans la durée pour mieux lutter contre le terrorisme ? Cela demeure un impératif. Si l'état major général des armées a manifesté son soutien à la nouvelle équipe dirigée par le Capitaine Ibrahim TRAORÉ à travers un communiqué,il faut juste souhaiter que cela soit une réalité sincère en leur sein;

✓ Le défi sur l'unanimité autour d'un chef d'État investis, reconnu et soutenu par tous sera-t-il relevé ? Quand on sait que plusieurs acteurs posent des conditions avant d'apporter un soutien sans faille.Pour certains,leur soutien ne viendra que lorsque de façon concrète,la France sera remplacée par la Russie,en tant que partenaire stratégique et de lutte contre l'insécurité. La ferveur de certaines masses populaires le démontre.Pour d'autres,les considérations sociales et politiques semblent entrées en ligne de compte,au point où leur soutien est conditionné par l'appartenance sociopolitique de l'équipe dirigeante et de l'éventuel président du Faso.

Ainsi donc la triste réalité nous montre que la crise sécuritaire reste insuffisante pour unir les acteurs de la société burkinabè au-delà de leurs divergences. De quoi fragiliser en permanence les pouvoirs qui se succèdent et compliquer la tâche dans la lutte contre le terrorisme.

Le moins que l'on puisse dire est que l'instabilité et l'incertitude demeurent le quotidien des burkinabè.Au moment où s'annoncent des assises nationales dans la mi-octobre,on se demande quelle sera la composition de la nouvelle équipe gouvernante pour le reste de la transition,et si le nouveau pouvoir aura l'adhésion populaire suffisante pour aller au bout de la période transitoire.

L'idéal serait que les différents acteurs mettent de côté leurs revendications et considérations politiques. Et que tous s'unissent pour lutter contre le terrorisme dans la période transitoire dans l'espoir d'une amélioration,et qu'ensuite on parvienne à élire un président, puis enfin, chaque groupe d'acteur mettra sur la table ses revendications sociopolitiques. Depuis le début de la crise sécuritaire,aucun gouvernement n'a pu profiter d'un tel scénario.

Attendons de voir...

vendredi 30 septembre 2022

BURKINA FASO,LE MAL EST PROFOND

 En pleine crise sécuritaire depuis 2016 le Burkina Faso est à la croisée des chemins. Le risque d'une instabilité plus ou moins durable est réel. Et le moins que l'on puisse dire est que le mal dans la lutte contre le terrorisme est profond. Pour quelles raisons ? On en parle...

✍️ Issouf SAGNON.

📷 Image d'illustration, tenue militaire avec effigie du Burkina Faso 🇧🇫



Inutile de rappeler que les facteurs sociaux économiques tels que le chômage,la disparité dans le développement des différentes régions du pays avec certaines localités délaissées,les conflits communautaires depuis lors,la corruption dans plusieurs secteurs,etc ont favorisé l'expansion du terrorisme et continuent de compliquer la lutte.

Si bien que depuis le début de la crise il a été très difficile de faire un diagnostic sérieux. Depuis lors, c'est de tâtonnements en tâtonnements,du régime démocratiquement élu sous KABORÉ au pouvoir exeptionnel sous DAMIBA. 

La réalité est que le mal est profond. Au-delà des facteurs susmentionnés il y a à l'interne une crise politique. Une crise de confiance,de méfiance et d'intérêt autour de la gestion du pouvoir. A tel enseigne qu'il est impossible d'avoir une cohésion sociale autour d'un mal commun. Autant dire que les protagonistes rament à contre courant selon qu'ils sont ou non au pouvoir. À plusieurs reprises des cas de complicité, d'espionnage,de sabotage, de collaboration avec des terroristes, ont été évoqués depuis le début de la crise sécuritaire. 

Les clivages politiques ont atteint la société civile. Des camps existent selon les familles politiques, même en temps de guerre. Cet aspect des choses à fragilisé le président KABORÉ à l'époque et est en passe d'emporter DAMIBA avec l'éventualité d'un nouveau coup d'État.

À l'international, dans la guerre des propagandes pour leur influence stratégique, Moscou a une longueur d'avance sur Paris. Le poids de l'histoire,les erreurs commises à travers des interventions fréquentes et plus ou moins ouvertes dans ses anciennes colonies,les résultats très insuffisants dans la lutte contre le terrorisme,etc,auront contribué à fragilisé la France au profit de la Russie.

 Au Burkina Faso,la transition sous DAMIBA n'ayant pas opté pour une séparation franche avec la France,trouve sur son chemin une partie de la population qui est tombée sous le charme de la propagande russe.

 Ainsi, tandis que certains sont à la recherche d'un Goïta burkinabè, d'autres sont à la recherche d'une vengeance politique pour le pouvoir perdu. 

Toutes ces raisons justifieraient aisément un éventuel renversement de pouvoir, surtout que les résultats satisfaisants ne suivent pas pour l'instant les réformes et les réorganisations entamées ultérieurement par l'armée. Et l'attaque du convoi de ravitaillement au niveau de Gaskindé dans le Sahel du pays qui a occasionné plusieurs morts,des personnes civiles disparues et de nombreux dégâts matériels aura compliqué davantage les choses.

Le pouvoir de transition de P.H.S DAMIBA tiendra encore pour combien de temps face à une situation d'équation à plusieurs inconnus ? Attendons de voir...


dimanche 25 septembre 2022

TRIBUNE DE L'ONU, QUELLE LECTURE DE LA DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DU FASO ?

 Présent à New York pour la 77e Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies,le Lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA a livré une déclaration diplomatique au nom du Burkina Faso . Quels sont les enseignements que l'on peut tirer du message livré par la partie burkinabè à la tribune des nations unies ?

✍️: Issouf SAGNON

📷: Images d'illustrations ( P.H.S.DAMIBA; Siège de l'ONU).



Il faut noter d'emblée que cette 77e Assemblée Générale intervient dans un contexte de pouvoirs exceptionnels en Afrique Occidentale et dans un contexte de guerre en Ukraine. La représentation du Burkina Faso par le président DAMIBA peut à priori, susciter des interrogations d'autant plus que le Mali et la Guinée qui connaissent également des coups d'État n'y étaient pas représentés par leurs chefs d'États.

Mais cela paraît être la résultante d'une diplomatie beaucoup plus réussie par Ouagadougou en termes de confiance retrouvée de la communauté internationale après le coup d'État du 24 janvier.En effet les autorités de la transition ont su trouver un compromis sur plusieurs aspects notamment la durée de la transition et un processus beaucoup plus clair en termes de retour à la vie constitutionnelle. Ce qui n'est pas le cas de Bamako ou de Conakry qui sont plutôt dans une logique de rupture  avec la communauté internationale, notamment la CEDEAO, dans une logique de bras de fer .

Après avoir traduit sa reconnaissance à l'endroit du SG de L'ONU (Antonio Guteres ) et félicité les différents présidents des AG, le président du Faso a fait un bref rappel des thèmes récurrents des AG et des défis communs de l'heure. De là il ressort que les Etats et les institutions ne sont pas suffisamment dynamiques pour trouver des solutions contre les difficultés qui menacent la paix mondiale. De la question du Sahara occidental à la guerre en Ukraine en passant par les crises sécuritaire et économique,il y a des exemples qui mettent à nu les faiblesses aussi bien individuelles que collectives dans les relations intra et interétatiques.Ce que le chef d'État traduit par "la fragilité individuelle et collective",tout en appelant à une "solidarité internationale".

Sur le plan national,il tente d'expliquer les raisons du coup d'État du 24 janvier en évoquant "la dérive de la gouvernance politique en place, l'insécurité grandissante, la désintégration progressive et continue de l'État".

À priori,pour qui souhaite une véritable construction démocratique, c'est évidemment gênant de parler d'un coup d'État, à fortiori d'en trouver des arguments pour une quelconque justification. Par contre,on en est là,au Burkina Faso, parce que les militants du pouvoir déchu qui avaient pourtant la majorité présidentielle,ne se sont pas opposé farouchement au coup d'État ; tout comme les forces vives de la nation qui n'y ont pas opposé une résistance à l'image de celle de 2016 contre le Gal. Gilbert Diendéré. Cerise sur le gâteau,le conseil constitutionnel,qui aurait pu s'appuyer sur des résistances populaires au push pour faire blocage également, s'est retourné dans une posture de validation d'un pouvoir non issu des urnes. Autant dire que le peuple dans son ensemble n'a rien dit sur le coup d'État,ce qui octroie une légitimité aux autorités actuelles, chose que le président DAMIBA n'a pas manqué de rappeler subtilement.

Sur les difficultés à l'interne le président du Faso rappelle que le nombre de déplacés internes de 1.520.012 à la date du 31 août 2022 dont 61,27% d'enfants,22,13% de femmes et 16,6% d'hommes , correspond au plus grand nombre dans l'histoire du pays et de la sous région. 
Pour faire face à ces crises sécuritaire, humanitaire et alimentaire, quatre objectifs stratégiques ont été fixés, selon la déclaration du président. Il s'agit de la lutte contre le terrorisme,la restauration de l'intégrité du territoire, apporter une réponse humanitaire,la réconciliation nationale.

La réalité sur le terrain est que le terrorisme continue,des déplacés internes existent toujours en nombre important et le processus de réconciliation nationale est loin de faire l'unanimité quant aux procédures. L'engagement,les réformes et la bonne volonté des dirigeants restent salutaires mais il est évident que les problèmes ne seront pas tous réglés avant la fin de la transition.

Pour qui sait observer l'histoire  des militaires qui arrivent au pouvoir,le constat est qu'au départ ils n'ont pas pour objectif de durer au pouvoir. Ils prétendent mettre de l'ordre."Le pouvoir ne nous intéressent pas",dira Dadis Camara à l'époque. 
La pratique montre que ces dirigeants militaires finissent par prendre goût à la gestion du pouvoir. 
Dans le cas du Burkina Faso, l'on reconnaît au moins qu'il existe des intentions claires de retour à la vie constitutionnelle avec calendrier électoral dans un délai raisonnable. Reste à savoir si les défis et le goût du pouvoir ne pousseront pas à revoir les ambitions du côté de Ouagadougou.

 L'idéal serait que tout se déroule selon les textes et selon un consensus national nécessaire à la fois pour préserver la cohésion nationale que pour lancer les fondements d'un Etat de plus en plus fort.


vendredi 9 septembre 2022

BURKINA- MALI,LES CONDITIONS D'UNE COLLABORATION RÉUSSIE

 Début septembre le président du Faso sous la transition Paul Henri Sandaogo DAMIBA effectuait une visite de travail chez son homologue du Mali, Assimi GOÏTA. Cette visite s'inscrivait visiblement dans le cadre d'un renforcement de la coopération entre ces deux pays, notamment en matière sécuritaire. La question que l'on se pose est de savoir dans quelle mesure ces deux pays pourront aboutir aux résultats fructueux d'une collaboration réussie?

✍️ : Issouf SAGNON

📷 À gauche,le président du Faso, à droite celui du Mali, Septembre 2022.




Pourquoi faudra-t-il de la franchise, du courage et du leadership dans la coopération entre voisins ?

✓ Parce que la maxime selon laquelle "dans les relations internationales les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts ", tient toujours. C'est toujours vrai et valable. Chaque dirigeant doit alors avoir un leadership qui permet de concilier les intérêts.

✓ Les États ont des partenaires différents. Le Mali avec la Russie de façon claire ; le Burkina Faso toujours avec la France parmi ses collaborateurs. Il faut alors la franchise de part et d'autre et savoir tirer les aspects positifs de ces différences.

✓Quoiqu'on dise les puissances impérialistes sont toujours dans la lutte pour leurs intérêts matériels et stratégiques avec des techniques d'approche différentes. Il appartient alors aux jeunes chefs d'État inexpérimentés du Burkina et du Mali d'être courageux afin d'éviter toute manœuvre désagréable pour les deux pays.

✓ L'histoire nous enseigne des cas de manipulation des africains contre d'autres africains soit à l'intérieur d'un pays donné soit entre deux pays , par pays interposés,au profit d'une puissance donnée. Cette époque peut paraître dépassée, n'empêche qu'il appartient aux dirigeants africains de faire preuve de courage,de franchise et de leadership pour le grand bonheur des populations.

dimanche 4 septembre 2022

CE DANGER QUI GUETTE LE MONDE DU TRAVAIL AU BURKINA FASO 🇧🇫

 Dans l'histoire du Burkina Faso les travailleurs ont toujours joué un rôle cardinal aussi bien dans les moments paisibles que dans les moments difficiles à travers les organisations syndicales. De nos jours de nombreux défis se dressent dans la société, parmi lesquels la politisation à outrance et la baisse de la fibre patriotique. Ce qui pourrait impacter négativement sur l'organisation pratique des travailleurs et sur le rendement professionnel.


✍️ Issouf SAGNON

Photo d'illustration : Tolé M.SAGNON (à gauche en bonet rouge) , Bassolma BAZIÉ, anciens secrétaires généraux de la CGTB.

🗓️: Publié le 04-09-2022.





LES EFFETS NÉGATIFS DE LA POLITIQUE

Quoiqu'on dise ce sont les hommes politiques qui travaillent à organiser la société y compris le monde du travail. Le problème pratique est que la politisation a atteint un niveau inquiétant.

Voilà pourquoi les générations actuelles et futures devront être vigilantes afin d'éviter les manœuvres de division selon les pouvoirs politiques d'un moment donné.

Aussi dans la pratique, chaque citoyen, politique ou pas est susceptible d'avoir un penchant politique ou de confier sa voix à tel ou tel regroupement politique dans le processus électoral. La pratique malheureuse,lorsqu'il s'agit de luttes ou d'une quelconque opportunité d'engagement citoyen pour des causes communes,montre que l'engagement de plus d'un est variable selon que leur famille politique favorite est ou non au pouvoir. Lorsque la détermination et l'engagement citoyen sont tributaires de la politique et variables selon les autorités politiques,cela finit par affecter le patriotisme des travailleurs.


LA BAISSE DE LA FIBRE PATRIOTIQUE

S'il y a également un constat amer à faire dans la société burkinabè en général et dans le domaine du travail en particulier, c'est bien celui de la baisse du degré de patriotisme. On l'a dit,la politisation y est pour quelque chose. Mais aussi et surtout l'état,la nature de l'éducation civique et morale offerts par la société rassurent moins surtout pour l'avenir.

Dans la pratique la baisse de la fibre patriotique se traduit par la qualité de l'amour pour le travail dans les différents domaines, le faible niveau d'engagement pour les services d'intérêt public désintéressés, la faible mobilisation autour des cadres de luttes et d'amélioration des services tels que les regroupements syndicaux ou des associations,des pratiques indésirables de corruption,etc.

Ces deux dernières catégories d'entités souffrent d'engagement et de mobilisation franche. Des militants syndicaux peinent à honorer des cotisations ; des structures associatives peinent à prospérer,le tout, lorsque la majorité n'a visiblement pas d'intérêt immédiat. 

C'est alors un danger qui plane sur le monde du travail si la fibre patriotique de l'époque voltaïque n'est pas entretenue et améliorée. Car dans une société où tout est presque prioritaire, l'amour pour la patrie,un degré élevé de patriotisme seront toujours nécessaires non seulement pour redynamiser les structures de lutte des travailleurs mais aussi pour améliorer au quotidien la qualité du service public offert.

Pour y parvenir il faudra cultiver au quotidien des valeurs et suivre le chemin tracé par les différentes structures syndicales et associatives du passé ainsi que des anciens militants de la convention générale des travailleurs du Burkina (CGTB) dont, entre autres,les doyens Bassolma BAZIÉ ou Tolé M.SAGNON.

mercredi 31 août 2022

TRANSITION AU BURKINA FASO, L'HEURE DU PREMIER BILAN DANS LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME

 Lors d'une allocution le 1er avril dernier,le président du Faso sous la transition avait promis de dresser un bilan après une période de cinq mois. En attendant une communication officielle en guise de bilan le blog vous dresse une lecture sur la question.

✍️ : Par Issouf SAGNON

🗓️ : Publié le 31-08 2022.


IL faut d'emblée avouer que ce fut courageux de la part du président Damiba de fixer un délai de redevabilité alors même qu'il est arrivé au pouvoir par un coup de force et non à travers les urnes.

 Même si cela pourrait traduire une volonté des militaires de vouloir améliorer la situation durant la période indiquée , force est de constater certaines réalités du terrain :

✓ Il existe toujours de nombreux déplacés internes.

✓ Au jour d'aujourd'hui le renfort en matériel de guerre n'est pas encore acquis.

✓ Le dispositif de prévention et de renseignement dans les zones stables est inefficace,au point où les alertes ne suffisent pas pour anticiper et éviter d'éventuelles attaques.

✓ Le flou demeure toujours au sujet de la coopération militaire avec la France dont la présence militaire est controversée.

Autant dire que la guerre contre le terrorisme n'était pas gagnée d'avance avec des militaires au pouvoir. Ce constat n'empêche pas,en toute objectivité de noter les efforts de réorganisations structurelle et humaine.

Il s'agit notamment de création et délocalisation de bases militaires en vue d'un meilleur maillage du territoire, stratégies de dialogue avec des comités locaux, amélioration du statut de volontaires pour la défense de la patrie,des décorations spontanées en guise de mobilisation.

Une chose est sûre, chacun ira de sa lecture de la situation selon son appartenance sociopolitique. Et la vérité est que la majorité silencieuse composée de travailleurs, d'hommes d'affaires,de paysans,etc ,qui n'a rien à voir avec la politique ne souhaite qu'un pays en paix afin de vaquer à leurs préoccupations. 

Et jusque là il faudra patienter dans l'espoir que les différentes mesures adoptées par les autorités de la transition puissent contribuer à améliorer la situation sécuritaire au Burkina Faso dans la mesure où certaines localités du pays sont toujours invivables .


mardi 30 août 2022

ERREURS AU SOMMET : QUELLE ANALYSE ?

 Depuis l'arrivée du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) plusieurs erreurs ont été constatées tantôt dans la forme , tantôt dans le fond dans la gouvernance. On est en droit de s'interroger sur les raisons diverses des ces erreurs. Quelle lecture pouvons-nous faire de ces erreurs ?

✍️ : Issouf SAGNON

🗓️ : Publié le 30-08-2022

📷: Drapeau du Burkina Faso.




L'on se souvient que dès la naissance du MPSR un article manquait dans la charte formalisant sa naissance.

Par la suite s'en est suivi une cacophonie tantôt dans la communication tantôt dans l'organisation pratique dans la gouvernance.

Le dernier fait marquant est la discordance entre les propos du premier ministre Albert OUEDRAOGO et les positions du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et de la famille SANKARA au sujet de la venue de l'ancien président Blaise Compaoré.

En rappel ce retour de l'ex président s'inscrivait dans une logique générale de réconciliation nationale et particulière de rencontre de tous les anciens chefs d'État vivant du Burkina Faso ; rencontre qui s'est également soldée par un quasi échec,deux des anciens présidents du Faso n'ayant pas pu honorer à l'invitation du président Damiba.

Auparavant plusieurs cas irréguliers ont été constatés : la discorde pratique entre le comité de rédaction du projet de transition et les dirigeants sur le caractère bénévole ou pas des membres de l'assemblée législative de transition (ALT); le drapeau du Burkina Faso à l'envers lors d'une cérémonie ;des erreurs sur les nominations (de personne déjà nommée ou décédée). Il est clair que toutes ces situations ne passent pas inaperçues dans une transition où l'espoir porte sur un renouveau dans la gouvernance. Quelle lecture possible donc ?

HYPOTHÈSES POSSIBLES D'EXPLICATION :

La première hypothèse est celle de l'inexpérience politique de la majorité des dirigeants de la transition. Du président Paul Henri Sandaogo Damiba à plusieurs de ses ministres en passant par son premier ministre,le manque d'expérience dans la gouvernance au haut niveau et des rouages de la politique se fait sentir dans la gestion et dans les stratégies de communication. 

On déduit aisément qu'il ne suffit pas d'avoir des compétences professionnelles dans un domaine précis pour s'en sortir paisiblement dans la gouvernance au sommet. 

La deuxième hypothèse pourrait être celle du boycott ou d'un sabotage indirect de plusieurs acteurs tapis dans l'ombre mais susceptibles d'induire en erreur d'une façon ou d'une autre les dirigeants de la transition. D'autant plus que le pouvoir actuel est issu d'un coup d'État. Autant dire que plusieurs acteurs du pouvoir déchu sont toujours dans la frustration. Alors que ces derniers gardent toujours un rapport de force non négligeable à tous les niveaux de l'administration publique. La collaboration franche reste alors difficile à réaliser.

Le constat évident est que pour réussir tranquillement dans une gouvernance transitionnelle il faut à la fois des compétences techniques,de l'expérience politique et de la cohésion des principaux acteurs de la société autour des mêmes objectifs d'intérêt général. Force est de constater que ces conditions ne sont pas réunies au Burkina Faso. 

Autant dire que les autorités de la transition n'auront pas la tranquillité nécessaire tout au long de leur règne quand on sait que la tendance est à la naissance de fronts et de mouvements sociopolitiques dans le débat public.De surcroît lorsque les résultats de la lutte antiterroriste de sont pas à la hauteur des attentes du peuple Burkinabè.

lundi 22 août 2022

SAHEL, BARKHANE HORS DU MALI

 

Mali,fin de mission pour Barkhane qui aura échoué après 09 ans.(15 Août 2022). 




Désormais le dispositif militaire français s'articule autour du Burkina Faso,de la Mauritanie,du Niger et du Tchad.

La leçon que doivent tirer ces pays est qu'aucune puissance, quelque soit ses moyens,ne peut vaincre le terrorisme au profit d'un pays tiers. 

Surtout lorsque les intérêts économiques et stratégiques se mêlent dans la danse.

Autant dire que les réalités endogènes de chaque pays comptent. Autant dire que la situation sociopolitique de chaque pays compte. Autant dire que la qualité et la performance du système sécuritaire de chaque pays comptent.

Les ex dirigeants de l'Afghanistan ne diront pas le contraire ; les Etats Unis ayant échoué contre les talibans malgré leurs moyens. Auparavant l'ex URSS y avait également échoué.

Tirer des leçons du cas malien, mieux s'équiper, s'organiser,se stabiliser sur les plans social et politique et s'engager en première ligne, voici entre autres les défis qui nous attendent.


✍️ Issouf SAGNON.

jeudi 11 août 2022

DROIT PÉNAL ET CITOYENNETÉ AU BURKINA FASO 🇧🇫

 Nul n'est censé ignorer la loi, dit-on. Au Burkina Faso le droit pénal n'est pas suffisamment appréhendé et vulgarisé. Dans une société caractérisée par l'incivisme grandissant,il est plus que nécessaire de rappeler de temps à autre quelques délits pouvant engager la responsabilité pénale du citoyen dans l'espoir de contribuer à améliorer le degré et la qualité de citoyenneté. Dans cet article nous abordons quelques fautes quotidiennes pouvant conduire en prison avec une amende à l'appui.

✍️ : Issouf SAGNON

🌐 : Code pénal nouveau, Burkina Faso; Loi 061-2015/CNT du 06 Septembre 2015.

🎥 : Drapeau du Burkina Faso



LE DÉLIT DE VOL (Art.611;Code pénal)

Lorsque l'on soustrait frauduleusement une chose appartenant à autrui,on commet un vol.

Le code pénal du Burkina Faso impose une peine d'emprisonnement de un ( 01) à cinq (05) ans plus une amende de cinq cent mille (500.000) à un (01) millions de Francs CFA.

LE DÉLIT D'ADULTÈRE (Art 533-15; code pénal)

On a tendance à croire que seul les religions condamnent l'infidélité. Le délit d'adultère est lorsqu'une personne mariée entretien des relations sexuelles avec une personne autre que son conjoint (e). Est punie d'une amende de deux cent cinquante mille (250.000) à six cent mille (600.000) Francs CFA toute personne coupable de délit d'adultère, selon le code pénal, article 533-15. À noter qu'il suffira que le/la conjoint (e) victime réunisse la preuve et depose une plainte. Toutefois,un éventuel retrait de la plainte pourrait suspendre la procédure contre l'accusé.

LE FAUX TÉMOIGNAGE (art 374-1 code pénal)

Il s'agit là d'une altération volontaire de la vérité par un témoin dans le but de tromper la justice au profit d'une partie. L'auteur d'une telle infraction encourt une peine d'emprisonnement de un(01) à dix (10) ans et une amende de un million cinq cent mille (1.500.000) à cinq millions (5.000.000) en matière criminelle.(art.374-1).

En matière civile, commerciale, administrative ou sociale la peine encourue est de un (01) à dix (10) ans d'emprisonnement plus une amende de six cent mille (600.000 ) à deux (02) millions de Francs CFA.

LA DÉNONCIATION CALOMNIEUSE (Art 524-3 code pénal)

C'est cette dénonciation mensongère d'un fait faux de nature à exposer celui qui en est l'objet à une sanction de l'autorité administrative ou de son employeur ou à des poursuites judiciaires. Tout auteur d'une dénonciation calomnieuse s'expose à une peine d'emprisonnement allant de un (01) à cinq (05) ans plus une amende de cinq cent mille à deux millions de Francs CFA.(art 524-3).

LA CORRUPTION D'AGENTS PUBLICS (art 331-2 code pénal)

Toute personne qui promet, offre ou accorde directement ou indirectement à un agent public un avantage indu afin que celui-ci commette ou omette de commettre un acte relevant de son service, tombe dans la corruption d'agents publics. Il en est de même que tout agent public qui sollicite ou accepte un avantage indu dans les mêmes circonstances. Les auteurs de la corruption d'agents publics encourent une peine d'emprisonnement de deux à cinq ans plus une amende égale au double de la valeur des promesses ou avantages indus ; code pénal, article 331-2.

LE HARCÈLEMENT SEXUEL(Loi 061-2015/CNT)

Ici il faut surtout comprendre ce qu'implique effectivement la notion selon la loi du 06 Septembre 2015 portant prévention, répression et réparation des violences faites aux femmes et aux filles. Selon cette loi,le harcèlement sexuel concerne aussi bien les agissements que des propos "à connotation sexuelle" imposés de façon répétée à une femme ou à une fille, portant atteinte à sa dignité du fait de leur caractère dégradant,humiliant, intimidant ou offanssant .

Cela implique également " toute pression grave dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte sexuel" pour soi ou pour autrui. Selon la dite loi, tout coupable de harcèlement sexuel encourt une peine d'emprisonnement de trois mois à un an et une amende de trois cent mille (300.000) à cinq cent mille (500.000) FCFA.

La peine peut être au maximum, précise la loi,si le coupable exerce une influence ou une autorité sur la victime.,ou encore si la victime est dans une situation de vulnérabilité.

La liste des différentes infractions courantes est loin d'être exhaustive. Il appartient aux citoyens de chercher à mieux connaître et comprendre les sources juridiques afin de mieux éviter d'éventuelles situations désagréables. Car nul n'est censé ignorer la loi et une société sans loi est une société de nature.

L'URBANISATION AU BURKINA FASO.

  L'urbanisation désigne bien évidemment l'augmentation du nombre de villes mais aussi de la population urbaine. Au Burkina Faso que...