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dimanche 27 novembre 2022

Comment mieux percevoir la notion l'éducation dans nos pays ?

 Au Burkina Faso l'historien Joseph KI-ZERBO titrait,"Éduquer ou périr". Cette affirmation traduit parfaitement l'idée selon laquelle l'éducation est le socle de tout développement dans un quelconque pays.

Reste à savoir comment percevoir pleinement la notion d'éducation ? Quels sont les principaux acteurs devant fournir une bonne éducation ?

✍️: Issouf SAGNON, Éducateur Burkina Faso.

📷: Images d'illustration.


La notion d'éducation doit être comprise de façon générale au-delà du système éducatif et scolaire offert par les Etats. Ainsi compris,on peut évoquer l'éducation selon les trois niveaux suivants.

La première dimension concerne l'éducation familiale. Elle est la plus capitale. On doit y inculquer des valeurs, notamment religieuses, culturelles,de justice,de solidarité,de pardon,de tolérance,etc au profit des enfants dans chaque famille. Et veiller à ce que ces valeurs soient appliquer dans les actes quotidiens en famille. La qualité de l'éducation offerte en famille aura une influence sur les deux autres niveaux suivants de la notion d'éducation. Autant dire que les parents,la famille sont les premiers acteurs censés offrir l'éducation de base.

La deuxième dimension de compréhension sur la notion d'éducation concerne le système scolaire et académique offert officiellement. Comme mentionné ci-dessus, l'éducation au niveau familiale influence en bien ou en mal sur le système éducatif, notamment sur la mission des éducateurs. Il faut rappeler ici que l'on parle de système,et donc composé de plusieurs maillons. Les principaux maillons ici sont les apprenants,les éducateurs et les parents d'élèves. Autant dire que chaque acteur doit jouer parfaitement son rôle dans le système afin d'obtenir une éducation performante et qualitative. Les principaux acteurs fournisseurs d'éducation à ce niveau sont l'État qui la fournit sous forme d'instruction, ainsi que les parents qui y continuent également. 

La troisième dimension de l'éducation se rapporte au civisme dans la société de façon générale.Là également la qualité de l'éducation offerte en famille et à travers les systèmes scolaires ont un impact sur le degré de civisme sur la société. Il est clair trouver des voies et moyens pour véhiculer l'éducation civique et morale devient une nécessité afin d'obtenir des citoyens beaucoup plus civique. La société entière demeure l'acteur devant offrir cette éducation à travers plusieurs canaux. Systèmes politiques,lieux de cultes, autorités coutumières et culturelles, artistes,etc sont autant d'acteurs de la société qui doivent se réinventer afin d'impacter positivement sur la qualité du civisme de façon générale.

L'on s'accorde alors que la notion d'éducation va au-delà de l'école et de dire avec Victor Hugo que la famille demeure le lieu le mieux indiqué pour octroyer une éducation de base qualitative. Ensuite interviennent les autres acteurs tantôt pour apporter l'instruction nécessaire, tantôt pour transmettre les valeurs,les pratiques sociales et culturelles adéquates.Il faut admettre qu'en Afrique,avoir une meilleure politique institutionnelle,une gouvernance vertueuse et un retour vers des valeurs cardinales serait un atout majeur.

lundi 14 novembre 2022

Burkina Faso,le président du Faso sans "langue de bois "

 À peine les différents organes de la transition reconstitués après le second coup d'État,le président du Faso Ibrahim TRAORÉ est mis face à la réalité du terrain. C'est aussi l'occasion pour lui de s'entretenir avec les différents acteurs de la société burkinabè. L'entretien le plus marquant fut sans doute celui diffusé sur les antennes de la radio télévision du Burkina Faso le 13 novembre dernier, avec les acteurs de la société civile et des partis politiques.

✍️: Issouf SAGNON

📷: Image d'illustration.(Couleurs du Burkina Faso)



Face aux représentants des partis politiques et de la société civile le discours du président du Faso semble être tout d'abord un diagnostic. La remarque est que c'est la première fois depuis le début de la crise sécuritaire, qu'un Chef d'État dresse un diagnostic réaliste sur la base des facteurs endogènes (entre autres) qui expliquent aisément l'avènement et la propagation du terrorisme.

"Tout n'est pas terrorisme", reconnaît-il avant de mettre à nu les insuffisances de la gouvernance notamment dans les projets de développement au profit des différentes régions du pays. Force est de reconnaître que depuis de nombreuses années des localités du Nord,du Sahel de l'Est et de l'Ouest du pays sont insuffisamment impliquées dans les programmes de développement. Autant dire que des populations de ces régions se sont senties délaissées depuis un bon moment.

L'autre aspect du diagnostic porte sur le degré de solidarité et d'insouciance des burkinabè dans leur ensemble vis à vis des populations et zones touchées par la crise sécuritaire. "Nous sommes méchants entre nous" , lance le Capitaine Ibrahim TRAORÉ. Celui-ci appelle évidemment à une prise de conscience générale et une l'implication de tous dans l'effort de guerre, chacun à son niveau. L'intérêt d'une telle façon d'aborder les causes est qu'elle place la société et les politiques au centre,sinon à la tête des responsabilités. Contrairement à ceux qui ont l'habitude de placer la France au centre ou en tête des responsables."Nous sommes responsables de ce qui nous arrive" , répond le Capitaine TRAORÉ.

La question que l'on se pose est de savoir quel est l'impact direct de cette part de vérité sur la reconquête du territoire national ? Et là on est tenté de dire qu'en partie, cette vérité servira pour le long terme. Dans l'avenir il faudra tenir compte de toutes les régions dans les politiques de développement inclusives.

Mais à l'instant-T ,il ne suffira pas d'avoir un langage franc. "L'armée est infiltrée" au service des différents bords politiques. Cela implique qu'il faut un leadership pour une réconciliation et une union de toutes les forces de défense et de sécurité autour du même objectif. Dans un pays où tout est politisé,il faut avouer que ce ne sera pas un défi facile à relever au vue des évènements de ces derniers mois.

En somme un diagnostic sérieux et mature sans tomber dans les accusations inutiles devra être suivi par une démarche inclusive,un leadership dépourvu de manigances politiciennes,et surtout par le courage de poursuivre sur la base des acquis des prédécesseurs dans la logique de la continuité de l'État. Inutile de dire qu'il faudra se démarquer du populisme et de la chasse aux sorcières qui n'apportent pas de solutions certaines sur les différents problèmes.


samedi 5 novembre 2022

Burkina Faso 🇧🇫: Après le coup d'État dans le coup d'État, retour à la dure réalité.

 Comme au Mali il fallait s'attendre à un putsch dans le putsch perpétré en janvier dernier par le Lt Colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA et ses hommes. Et ce , pour des raisons diverses, principalement celles sécuritaire et de la coopération internationale. Au lendemain du deuxième coup de force pour arriver au pouvoir par le Capitaine Ibrahim TRAORÉ et ses hommes, l'heure n'est pas encore au bilan,certes, mais le constat de la dure réalité du terrain se fait aisément.

✍️: Issouf SAGNON

📷: Ibrahim TRAORÉ,Président du Faso.



La réalité est que dans la gestion pratique du pouvoir plusieurs paramètres entrent en jeu. Après sa nomination,Me Appolynaire KYELEM de Tambela laissait paraître d'emblée l'hypothèse d'une éventuelle baisse du prix du carburant. Cette hypothèse est réapparue moins évidente lors de son premier entretien avec la presse après la composition de son gouvernement. Les réalités économiques nous rappellent que le Burkina Faso ne produit pas des hydrocarbures et que la Société Nationale des Hydrocarbures a besoin d'un grand appui pour une meilleure subvention de ces produits.

Sur le plan sociopolitique après installation du pouvoir plusieurs manifestants se sont fait remarquer. Certains pour protester contre la nomination de certains ministres, d'autres pour réclamer le départ de la France. Cela démontre aisément la réalité selon laquelle la rue et les masses populaires ont un impact sur la gouvernance ces dernières années au Burkina Faso. Surtout que le coup d'État du Capitaine Ibrahim TRAORÉ et ses hommes a réussi en grande partie avec l'aide de la mobilisation populaire. Au moment où le premier ministre rappel que ce n'est pas à la rue de dicter ce qu'il faut faire,reste alors à trouver la meilleure formule pour concilier les intérêts des différentes entités qui risquent de réaliser que certains manifestants ont fait l'objet de manipulation notamment au sujet de la probable présence de DAMIBA à la base française qui n'a pourtant pas été confirmée plus tard. 

Sur le plan sécuritaire la dynamique des réformes entreprise sous DAMIBA tarde à être poursuivie et à produire ses résultats. On se rappelle qu'un Commandement du théâtre national des opérations (COTHEN) a été créé avec Yves Didier BAMOUNI à sa tête. Il en a été de même pour la création de nouvelles bases militaires pour un meilleur maillage territorial. La réalité est que le COTHEN qui dressait périodiquement le point des opérations sur le terrain,ne le fait plus de la même façon avec l'absence de Yves Didier BAMOUNI sur la scène. L'autre dure réalité est que les groupes armés continuent leur progression dans l'occupation des territoires surtout en milieu rural. Plusieurs établissements scolaires continuent de fermer notamment dans la région des Hauts Bassins dont plusieurs communes rurales sont perturbées par la présence des hommes armés.

Sur le plan de la coopération,le régime TRAORÉ ne semble pas se radicaliser contre un partenaire déterminé. La priorité semble être la diversification des partenariats. D'après la presse le Président du Faso aurait rassuré la diplomatie américaine de la non venue du groupe Wagner. On sait que les différentes puissances notamment celles occidentale et russe mènent une "bagarre diplomatique" afin d'obtenir le contrôle militaire et stratégique du Sahel. Là également la réalité du pouvoir voudra que Ouagadougou puisse gérer avec malice la situation de la coopération tout en assurant un meilleur équilibre entre les aspirations populaires et une diplomatie saine avec tous ses partenaires économiques et militaires extérieurs.Sur le plan régional,le premier ministre a rassuré que le Burkina Faso poursuivra le renforcement de ses liens avec ses voisins. Un mois après le Paul Henri Sandaogo DAMIBA,ce fut le tour du Capitaine Ibrahim TRAORÉ de se rendre au Mali dans le même souci de renforcer le partenariat notamment sur le plan sécuritaire.

Autant dire que la volonté de mieux faire, l'enthousiasme en dehors de la scène peut être durement confrontée aux réalités du terrain. D'où la nécessité de mieux juger de l'opportunité de toutes les actions qui engagent la nation toute entière. Dans un pays instable pour des raisons sécuritaires les coup d'État et les querelles pour les avantages du pouvoir sont loin d'être les meilleures formules de solutions. Seul le travail avec des valeurs d'intégrité,de loyauté,de patriotisme, d'union,le tout dans un système politique solide et fiable peut mieux conduire à la résolution des problèmes du pays.


L'URBANISATION AU BURKINA FASO.

  L'urbanisation désigne bien évidemment l'augmentation du nombre de villes mais aussi de la population urbaine. Au Burkina Faso que...