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lundi 14 novembre 2022

Burkina Faso,le président du Faso sans "langue de bois "

 À peine les différents organes de la transition reconstitués après le second coup d'État,le président du Faso Ibrahim TRAORÉ est mis face à la réalité du terrain. C'est aussi l'occasion pour lui de s'entretenir avec les différents acteurs de la société burkinabè. L'entretien le plus marquant fut sans doute celui diffusé sur les antennes de la radio télévision du Burkina Faso le 13 novembre dernier, avec les acteurs de la société civile et des partis politiques.

✍️: Issouf SAGNON

📷: Image d'illustration.(Couleurs du Burkina Faso)



Face aux représentants des partis politiques et de la société civile le discours du président du Faso semble être tout d'abord un diagnostic. La remarque est que c'est la première fois depuis le début de la crise sécuritaire, qu'un Chef d'État dresse un diagnostic réaliste sur la base des facteurs endogènes (entre autres) qui expliquent aisément l'avènement et la propagation du terrorisme.

"Tout n'est pas terrorisme", reconnaît-il avant de mettre à nu les insuffisances de la gouvernance notamment dans les projets de développement au profit des différentes régions du pays. Force est de reconnaître que depuis de nombreuses années des localités du Nord,du Sahel de l'Est et de l'Ouest du pays sont insuffisamment impliquées dans les programmes de développement. Autant dire que des populations de ces régions se sont senties délaissées depuis un bon moment.

L'autre aspect du diagnostic porte sur le degré de solidarité et d'insouciance des burkinabè dans leur ensemble vis à vis des populations et zones touchées par la crise sécuritaire. "Nous sommes méchants entre nous" , lance le Capitaine Ibrahim TRAORÉ. Celui-ci appelle évidemment à une prise de conscience générale et une l'implication de tous dans l'effort de guerre, chacun à son niveau. L'intérêt d'une telle façon d'aborder les causes est qu'elle place la société et les politiques au centre,sinon à la tête des responsabilités. Contrairement à ceux qui ont l'habitude de placer la France au centre ou en tête des responsables."Nous sommes responsables de ce qui nous arrive" , répond le Capitaine TRAORÉ.

La question que l'on se pose est de savoir quel est l'impact direct de cette part de vérité sur la reconquête du territoire national ? Et là on est tenté de dire qu'en partie, cette vérité servira pour le long terme. Dans l'avenir il faudra tenir compte de toutes les régions dans les politiques de développement inclusives.

Mais à l'instant-T ,il ne suffira pas d'avoir un langage franc. "L'armée est infiltrée" au service des différents bords politiques. Cela implique qu'il faut un leadership pour une réconciliation et une union de toutes les forces de défense et de sécurité autour du même objectif. Dans un pays où tout est politisé,il faut avouer que ce ne sera pas un défi facile à relever au vue des évènements de ces derniers mois.

En somme un diagnostic sérieux et mature sans tomber dans les accusations inutiles devra être suivi par une démarche inclusive,un leadership dépourvu de manigances politiciennes,et surtout par le courage de poursuivre sur la base des acquis des prédécesseurs dans la logique de la continuité de l'État. Inutile de dire qu'il faudra se démarquer du populisme et de la chasse aux sorcières qui n'apportent pas de solutions certaines sur les différents problèmes.


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