Au Burkina Faso,le 30 Septembre 2022 un second coup d'Etat mettait fin au reigne de Lt. Colonel Damiba,lui-même arrivé par coup d'Etat le 24 janvier 2022.
Un trimestre plus tard,quel est l'état de la situation au pays?
Jeudi,05 Janvier 2022,
Par Issouf SAGNON.
📷: Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Préident du Faso.
La realité est qu'en trois mois il est impossible de mettre fin à la crise sécuritaire,tant le problème est profond depuis des années. Cependant l'opinion a noté que dès sa prise du pouvoir,le Capitaine Ibrahim TRAORÉ faisait croire qu'il "s'agissait d'un problème de logistique " qui pourrait être résolu en trois mois.
Trois mois après,la réalité du terrain est tout autre. On est tenté de dire que ce fut une maladresse dans la communication,en essayant de donner rendez-vous pour un trimestre.
Dans les faits les attaques terroristes se poursuivent sur le terrain causant des morts au rang des civils comme ce fut le cas à Bittou où plusieurs personnes ont perdu la vie dont des agents de l'éducation.
Comme toujours l'arrivée des nouvelles autorités fut un soulagement pour des militants et sympathisants de l'ex majorité sous le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) dont certains n'avaient pas encore digéré la perte du pouvoir en janvier 2022.
Ce fut également un motif d'espoir pour certains citoyens qui voient aux nouvelles autorités du Sankara, d'autant plus que le premier ministre Me Appollinaire Kyélème se veut sankariste. Tois mois après ,s'il est permis d'espérer,force est de constater que malgré la nouvelle réorganisation la situation sécuritaire demeure inquiétante. Parce que lorsqu'il s'agit de répondre à un certains nombre de questions,les réponses ne sont pas évidentes:
Vue qu'il s'agit de la même équipe du MPSR arrivée en Janvier 2022,le nombre de villages liberés a-t-il augmenté?
Les établissements scolaires et publics fermés ont-ils réouvert? Et à quel nombre?
Le nombre de personnes déplacées internes a-t-il diminué ou augmenté?
Il faut souligner cependant la reconquête de Solenzo qui était sous l'emprise des terroristes par les forces de l'ordre et de sécurité. Là également,en poussant loin la réflexion,on doit souhaiter que ce soit une présence durable des services de sécurité dans la zone et non une opération passagère s'inscrivant dans la communication stratégique.
Il faut également souligner plusieurs difficultés connexes à la crise sécuritaire : la corruption,les préjugés basés sur l'apparence ethnique ou religieux.
Des enquêtes de journaux ont revelé à plusieurs reprises des cas de mauvaise gestion de deniers publics à travers la corruption. En temoingne l'affaire de 400 millions dont un capitaine serait impliqué dans le Centre -Nord.
Nous avons assisté également à des révélations d'activistes portant sur des éventuels cas de distribition de millions afin d'obtenir tantôt un soutien,tantôt un silence coupable sous la gouvernance du Lt Colonel Damiba.
Et là on est en droit de s'interroger s'il est possible de vaincre le terrorisme dans un système qui favorise la corruption de cette façon. Ces pratiques ont debuté à quelle période de l'histoire récente du Burkina Faso? Ces pratiques se poursuivent-elles oui ou non d'une autre façon?
L'autre problème, est corroborré par des exactions qui auraient visé une ethnie donnée à Nouna. Un communiqué officiel faisait état d'une vingtaine de corps sans vie découverts. De sources locales, ces morts seraient causés par des Volontaires de défense pour la Patrie,VDP.
Tout en encourageant nos forces de l'ordre dans leur mission de sécurisation,c'est le lieu de rappeler qu'il faut faire preuve de vigililance ,de prudence,de bon sens afin d'éviter de créer de nouvelles frustrations au sein de la société. En plus des FDS et VDP,il faut attirer l'attention de tous les citoyens sur les effets néfastes des jugements basés sur des différents préjugés.
Difficile d'oublier la question de la cohésion au sein de nos FDS. L'affaire Colonel ZOUNGRANA qui serait arrêté à nouveau pour tentative de destabilisation prouve qu'il faudra travailler davantage pour plus d'union dans l'action au sein de l'armée.
Enfin la crise du carburant est venu montrer davantage à nu le manque de sentiment et de solidarité de certains citoyens lorsqu'il s'agit de mener la course pour l'argent. Avec la pénurie,le litre d'essence fut vendu à 2000,3000 francs à certains endoits de la capitale.
Autant dire qu'il faudra plus de bonne gouvernance,d'amour et non de haine,de solidarité, de leadership afin de mieux lutter contre le terrorisme et d'enclencher de nouvelles dynamiques de développement du Burkina Faso.
