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dimanche 29 mai 2022

BURKINA FASO 🇧🇫 : LES DANGERS DE LA POLITIQUE

 Parmi les nombreux défis à relever figure incontestablement la dépolitisation de l'administration publique. Le constat est qu'au delà de l'administration publique toutes les entités(professionnelles, juridiques, coutumières et religieuses ) sont infectées d'une manière ou d'une autre par "le virus politique". D'où la nécessité d'une lecture approfondie afin de mieux faire face à ce fléau.




LA POLITISATION À OUTRANCE DES DIFFÉRENTES ENTITÉS

Des structures corporatives telles que les organisations syndicales aux autorités religieuses et coutumières en passant par les organisations de la société civile et l'armée,la politisation y a atteint un niveau inquiétant.

Cette politisation a plusieurs caractéristiques.La confusion de rôles entre entités en est une. Il est fréquent de remarquer cela entre les partis politiques et les organisations de la société civile. Dans la pratique, aussi bien les partis politiques que les OSC laissent des vides dans l'atteinte de leurs différents objectifs.

 Les partis politiques n'animent pas suffisamment la vie publique politique à travers l'éducation des masses. Ils sont beaucoup plus guidés par la conquête et la gestion du pouvoir en sautant les autres étapes nécessaires pour un système électoral éclairé.

Les organisations de la société civile qui n'ont pas pour missions de conquérir et de gérer le pouvoir , prennent parfois et pour bon nombre, une forte coloration politique. De façon pratique certaines OSC semblent plus proche des partis politiques de part leurs actions. La veille citoyenne, l'éveil des consciences,les activités humanitaires,etc,ne sont plus les principaux objectifs de plusieurs organisations de la société civile. Elles sont beaucoup plus guidées par le désir de se rapprocher de tel ou tel regroupement politique afin d'avoir certains avantages du pouvoir. Plusieurs acteurs de la société civile sont passés de la rue à un ministère ou à un poste de conseiller à la présidence du Faso. Si cela n'est pas interdit, force est de reconnaître que la collusion exagérée entre ces deux types d'entités fausse la donne en ce qui concerne les objectifs fixés par les statuts de chacune d'entre elles. Il est d'ailleurs fréquent de voir des OSC organiser des activités de soutien aux profits d'un pouvoir politique ou au profit d'une personnalité politique, à l'image d'un parti politique ! Peut-on être juge et partie à la fois?

Le constat malheureux est que la politique touche presque tous les secteurs dont certains sont censés rester neutre au vue de leur importance pour la société. L'administration publique est politisée parfois par le biais de "cellules politiques"dans divers services. Parfois par le truchement de structures syndicales dont les prises de positions sont le plus souvent favorables au pouvoir en place.

L'une des conséquences néfastes de cet état des choses est qu'on retrouve parfois au sein de l'administration publique,des responsables avec un niveau très insuffisant de leadership,un niveau insuffisant de professionalisme et de compétences qui ont cependant accéder à des postes de responsabilité par favoritisme politique. On s'éloigne alors du principe de la "méritocratie".

Que dire des autorités coutumières et religieuses ! Elles devraient être les garantes de la sagesse,de la morale et de l'éthique au sein de la société. Mais en réalité, certaines s'en éloignent du fait de la politique. Le cadre législatif leur facilite la tâche en ne limitant pas leur domaine d'intervention politique.Elles ont par exemple un mandat électif notamment pour les autorités coutumières.

Le comble,c'est la politisation de la grande muette. À l'époque du R.S.P(Régiment de Sécurité Présidentielle) on parlait fréquemment d'une armée dans l'armée. Aujourd'hui encore aucun indice ne montre suffisamment une dépolitisation de l'armée. Pire, avec la défaillance des régimes politiques, l'armée est davantage impliquée d'une façon ou d'une autre dans la politique avec la résurgence des coups d'État.

Les autorités actuelles de la transition du Burkina Faso ont évoqué la nécessité d'une dépolitisation de l'administration publique. Cette dépolitisation est plus que nécessaire et devrait s'étendre sur plusieurs domaines de la société burkinabè.

QUE FAIRE DONC ? 

La dépolitisation doit porter sur tous les domaines qui convoque d'une façon ou d'une autre l'intérêt général. La tâche semble d'emblée irréalisable mais il faut y arriver,surtout pour les secteurs sensibles.Pour cela il faudra peut-être :

- Créer l'AMBF(Autorité Morale du Burkina Faso) qui sera une autorité morale chargée de la régulation de l'éthique des entités de la vie publique. Elle pourrait être composée de personnes ressources des différentes entités et jouera le rôle de veille et d'arbitrage pour une organisation saine des institutions par rapport à leurs différents régimes juridiques ; (Peu importe sa dénomination).

-Revoir les régimes juridiques de chaque entité,les réadapter à la nouvelle vision de l'organisation de la vie publique.

-Veiller à l'application des contenus des statuts de chaque entité ;

- Adopter des sanctions contre tout acteur d'une quelconque entité qui viendra à violer les règles prévues dans les statuts ;

- Octroyer des prix et récompenses aux entités apolitiques en fonction de leurs activités annuelles sur recommandation de l'AMBF;

- ETC.

Une chose est sûre, pour une meilleure organisation de la vie sociopolitique au Burkina Faso,il faudra passer par une moralisation qui implique une dépolitisation suffisante de tous les secteurs susmentionnés.

✍️: Issouf SAGNON



mercredi 25 mai 2022

ANALYSE COMPARÉE DES TRANSITIONS AU BURKINA FASO ET AU MALI

 Le Burkina Faso et le Mali traversent des situations d'instabilité politique causées essentiellement par les situations sécuritaires. Après des coups d'État ouvrant la voie aux périodes transitoires dans ces deux pays voisins,une lecture attentive nous permet de noter des ressemblances mais surtout de nombreuses dissemblances.

✍️: Issouf SAGNON

📷 : Image d'illustration




LES PRINCIPAUX FACTEURS COMMUNS

On peut noter d'emblée que chacun des coups d'État est apparu comme une lueur d'espoir pour les populations,eu égard aux difficultés rencontrées par les pouvoirs sortants à trouver des solutions adaptées aux crises sécuritaires. Au Mali comme au Burkina Faso on est tenté de dire que plusieurs acteurs appelaient plus ou moins ouvertement à ce que les militaires"prennent leurs responsabilités". Un aspect qui démontre une fois de plus la faillite des États dans leur mission de sécurisation des différents territoires et populations.

L'autre caractéristique commune est relative à l'attitude des différentes autorités de transition vis à vis des organisations sous régionales, notamment la CEDEAO,en ce qui concerne les durées des transitions. En effet les autorités des deux pays ont tenu à respecter leurs propres délais arrêtés à l'issue de concertations internes. Cela, malgré la volonté de la communauté internationale et régionale de vouloir un délai raisonnable pour la durée des transitions. On note là la faiblesse des organisations sous régionales de s'imposer comme institutions fortes,en grande partie, à cause de leurs apports insuffisants dans la résolution des problèmes que connaissent les différents pays membres.

Par ailleurs l'un des constats valable pour les deux transitions est que malgré le renversement des pouvoirs antérieurs,on n'a pas encore trouvé la formule magique contre le terrorisme. Les attaques terroristes continuent à avoir lieu, même si au Mali l'impression est que les FAMA semblent connaître un progrès.

Au delà de ces quelques caractéristiques communes,il y a de nombreux aspects qui différencient la transition du Burkina Faso à celle du Mali.

DES DISSEMBLANCES ENTRE LES TRANSITIONS AU BURKINA FASO ET AU MALI.

Si l'avènement des régimes exeptionnels a suscité beaucoup d'espoir de part et d'autre, force est de constater que le soutien et l'adhésion populaires diffèrent d'un pays à l'autre. Les autorités maliennes semblent avoir une adhésion populaire beaucoup plus confortable par rapport à celles du Burkina Faso. En témoignent plusieurs manifestations de grande envergure en guise de soutien à la junte malienne. 

Le contexte est tout autre au Burkina Faso. La transition y a un rapport de force défavorable en termes de mobilisation populaire. Les politiques, notamment la majorité politique déchue détient toujours une force de mobilisation populaire latente prête à rammer à contre courant des autorités de la transition. En témoignent des manifestations et activités d'acteurs politiques et de la société civile, soit pour soutenir le président sortant, soit pour une nouvelle collaboration militaire pour mieux lutter contre le terrorisme.

D'une nouvelle collaboration militaire, puisqu'on en parle,cet aspect marque également une différence entre les deux pouvoirs transitoires. Tandis que le Mali s'est inscrit dans une logique de rupture avec l'ancienne puissance coloniale qui est la France,au Burkina Faso,la logique reste plutôt conservatrice. La junte malienne a ouvertement dénoncé les accords de partenariat avec la France. Elle est plutôt pour l'option russe en termes de collaboration. 

Au Burkina Faso l'on n'en est pas à ce stade. "Le Burkina Faso n'est pas le Mali", avait affirmé le porte parole du gouvernement de transition du Burkina,M.Lionel BILGO. Ceci pour signifier que le Burkina Faso ne s'inscrit pas systématiquement dans la logique malienne. Le Burkina Faso semble ouvert à une diversification des partenariats loin du sentiment anti-occident qui a visiblement pris le dessus au Mali.

Par ailleurs , dans la même logique,la Mali fait un coup deux pierres et joint la CEDEAO à la France dans sa stratégie de défiance. C'est aussi une caractéristique différente chez les deux pouvoirs de transition à savoir la manière et la diplomatie par laquelle ils font face à la CEDEAO et à la France.En effet si le Mali se lance dans un bras de fer qui lui a valu une batterie de sanctions,au Burkina Faso,les autorités ont eu la malice de s'inscrire dans une logique de coopération avec l'Organisation régionale qu'est la CEDEAO et a , apparemment réussi à faire accepter sa durée de transition sans grande conséquences ,le tout,en bénéficiant d'ailleurs de plus de soutien officiel de la part de la communauté internationale.

L'un des intérêts majeur des différences entre les deux pouvoirs transitoires est relatif au degré de l'adhésion populaire. Au Mali cette adhésion peut être un couteau à double tranchant. Elle laisse une marge insuffisante pour la veille citoyenne sur le pouvoir du colonel Assimi GOÏTA. Contrairement au Burkina Faso où une bonne partie des acteurs arrive à émettre une opinion favorable ou défavorable sur tel ou tel aspect du pouvoir de P.H.S.DAMIBA . Il y a donc un risque élevé de commettre des erreurs au Mali par rapport au Burkina Faso.

Il faut noter également que toutes ces différences traduisent l'incapacité des régimes africains à s'inscrire dans une logique d'union même lorsque les difficultés et les situations à régler sont semblables comme c'est le cas entre le Mali et le Burkina Faso qui ont à peu près les mêmes réalités liées aux frontières communes et à l'insécurité. Comme si cela ne suffisait pas,la fragilité des organisations sous régionales vient affaiblir davantage les différents pays dans la lutte contre le terrorisme. 




samedi 7 mai 2022

AFRIQUE: RISQUES D'UNE INSTABILITÉ SOCIOPOLITIQUE DURABLE

 Le continent Africain est en ébullition. Crises politiques, crises sécuritaires, défis de création d'emplois,etc. Et à l'image du monde entier il faut faire face à la recomposition de l'ordre mondial en cours.

Par ailleurs si dans les autres continents les pays ont des systèmes solides de conquête et de gestion du pouvoir d'Etat et sur le plan économique,en Afrique la plupart des États se trouvent à mi-chemin entre le système démocratique et les autres systèmes politiques. Y-a-t-il des raisons d'entrevoir une instabilité politique durable sur le continent ?

✍️: Issouf SAGNON.





CONTEXTE ET CONSTAT

Le contexte sur le plan politique est que la majorité des pays africains sont dans l'incertitude sur le mode d'acquisition et de de gestion du pouvoir politique. Le processus démocratique enclencher dans les années 90 est loin d'être à terme et d'être efficace. La majorité des dirigeants politiques et des acteurs sur le continent sont toujours sceptiques sur la question du choix définitif de la démocratie électoraliste. D'où les tentatives ou les modifications de constitutions pour perdurer au pouvoir d'une part et des coups de force pour renverser les gouvernements démocratiquement élus dès lors que des difficultés majeures se dressent, d'autre part.

En Côte d'Ivoire Alassane Dramane Ouattara a obtenu son troisième mandat. Il est certain que cela ne répond pas aux principes démocratiques strictement parlé.

Au Mali,au Burkina Faso,en Guinée l'option des coups d'État a été explorée après des difficultés pour les présidents déchus à trouver des réponses adéquates sur les crises sécuritaires. Il est certain que ces changements anti-constitutionnels ne répondent à aucun principe démocratique.

Au Rwanda les acteurs semblent trouver un compromis autour de leur leader Paul Kagame dans la conduite des affaires du pays. Comment faut-il qualifier leur système politique de gestion du pouvoir politique ? De démocratie? De démocratie populaire comme en Chine ? De révolutionnaire ?

Sur le plan économique les pays tergiversent au sujet de la monnaie commune, notamment dans l'espace francophone. Les pays anglophones essaient de tirer leur épingle du jeu tant bien que mal avec des monnaies différentes. Le facteur commun est le défi de l'emploi décent proportionnellement à la jeunesse de la population ainsi que d'une éducation et de la formation adéquates.

Le constat est que de façon générale en Afrique, aucun système solide et fiable pouvant s'inscrire dans la durée n'est trouvé à la fois sur les plans politique et économique. D'où l'inquiétude et le spectre d'une instabilité durable pour les années à venir.


DES RISQUES D'INSTABILITÉ DURABLES EN PERSPECTIVE 

En essayant de se projeter dans un futur plus ou moins lointain il y a des motifs d'inquiétudes. Il est vrai que de façon générale les consciences semblent éveillées, notamment dans un élan panafricaniste.

Cependant peut ont s'inscrire dans une logique de coup d'État à long terme ? Faut-il rappeler que bon nombre d'acteurs estiment que la démocratie est inadaptée en Afrique. Au même moment les réalités ethniques et culturelles empêchent de s'accorder sur un système calqué sur la royauté ou sur la démocratie populaire à la chinoise. 

Au Mali,au Burkina Faso et en Guinée,les autorités des transitions entendent gouverner selon les durées déterminées par les différents acteurs des pays respectifs. Quelle alternative crédible faut-il envisager au terme des différentes transitions ? Les militaires au pouvoir réussiront-ils à transmettre les pouvoirs à l'issue d'un système politique fiable adopté dans chaque pays ? On est tenté d'affirmer que l'incertitude planne à l'horizon.

Peut-on s'inscrire à long terme dans une logique de prolongation de mandats électoraux ? L'exemple burkinabè de 2014 nous pousse à répondre par la négative. Cela sous-entend qu'en Côte d'Ivoire ou au Rwanda il faudra penser à l'après Ouattara et à l'après Kagame dans l'espoir de trouver une alternative heureuse. Cela voudrait dire également que partout ailleurs sur le continent il serait toujours risqué de tenter de confisquer le pouvoir dans l'avenir.

Peut-on s'inscrire à long terme dans une logique panafricaniste en rang dispersé au niveau des chefs d'États africains et espérer un succès ? Faut-il rappeler que le continent a connu des leaders plus engagés et intelligents comme Sekou Touré,Thomas Sankara,Patrice Lumumba ,etc ,qui cependant se sont fait assassiner soit physiquement,soit économiquement par manque d'union ? Jusque là, la propagande panafricaniste est en marche, mais les gouvernements africains ont visiblement des stratégies differentes,loin d'une quelconque union.

Dans un contexte de recomposition de l'ordre mondial,seuls les blocs solides réussiront à s'imposer et à tirer profit. Les Etats Unis et leurs alliés forment un bloc solide. l'Union européenne et ses alliés forment un bloc solide. La Chine et ses alliés forment un bloc solide. Les puissances émergentes trouvent leur compte dans les regroupements politiques et économiques. 

Pendant ce temps en Afrique les organisations régionales sont fragilisées par l'orgeuil de certains dirigeants,le manque de confiance des peuples et par leur dépendance vis-à-vis de certaines puissance. Il appartient aux leaders africains de mieux coordonner les luttes au sein des blocs solides pour mieux affronter les défis du moment.

Tout porte à croire que l'Afrique est tombée dans le piège des grandes puissances,qui sans l'avouer, ont intérêt à voir un continent instable avec de nombreux défis à relever à la fois afin de mieux y consolider leur hégémonie pour les unes ou de mieux l'installer pour les autres. Le cas concret et actuel est que les difficultés sécuritaires dans le Sahel offre un spectacle désolant où la Russie tente de récupérer l'hégémonie de la France au moment où le sentiment anti-français est grandissant ; le tout, parce que les dirigeants africains sont dans l'incapacité d'avoir des politiques,des stratégies commune de lutte dans une logique d'union.

Il urge alors que tous les acteurs du continent ouvrent l'oeil et le bon. Des acteurs politiques à la jeunesse en passant par les différents peuples et couches socioprofessionnels,l'engagement et la participation de façon active à la construction des pays du continent demeure un impératif. Pour cela il faudra que les leaders s'accordent sur des systèmes politiques et économiques solides qui puissent s'inscrire dans la durée au profit des populations de toutes les générations.




 


jeudi 5 mai 2022

L'ACTIVISME OU LE COUTEAU À DOUBLE TRANCHANT

 On assiste depuis quelques années à l'émergence d'une catégorie d'acteurs de la societé civile en ligne. Il s'agit notamment des activistes,des influenceurs,des lanceurs d'alertes,dont l'activité se déroule essentiellement sur les réseaux sociaux et dont l'impact est réel aussi bien sur les politiques que sur les comportement citoyens.

On est alors contraint de s'interroger sur la plus value de leurs actions sur les différentes communautés mais aussi sur les aspects néfastes de leur activisme sur les citoyens.

✍️: Issouf SAGNON.




LES POINTS POSITIFS DE L'ACTIVISME SUR LA SOCIÉTÉ

À travers leurs activités en ligne ils ont un impact réel sur les décisions politiques dans plusieurs pays et dans plusieurs domaines. Il faut dire que la mode conduit à ce que plusieurs décideurs politiques se trouvent sur les réseaux sociaux. Ces différents responsables politiques lisent les contenus offerts par les influenceurs. Et force est de reconnaître que certains contenus sur la toile contiennent des idées pertinentes sur plusieurs sujets,au point de pouvoir inspirer des décideurs. Au Burkina Faso par exemple plusieurs décisions politiques ont été fortement encouragées par la toile, telle que la dissolution de l'ex R.S.P (Régiment de Sécurité Présidentielle) au lendemain de l'insurrection populaire.

L'éveil des consciences est également l'une des missions des activistes de la toile. Et tous les domaines et acteurs sont concernés : jeunesses, armées, corps socioprofessionnels,etc,tous obtiennent un supplément d'âme de la part des influenceurs pour enclencher une dynamique dans les différents secteurs. 

À l'échelle continentale le mouvement "anti-occident" est déjà en marche. L'on a pu observé les mouvements de blocage des convois de l'armée française au Burkina Faso et au Niger sous l'impulsion de la propagande des panafricanistes omniprésents sur les réseaux sociaux. Certainement à cause de l'insuffisance des résultats de la coopération militaire avec la France et ses alliés mais aussi du poids de l'histoire entre la France et ses anciennes colonies. 

Par ailleurs sur le plan du développement personnel plusieurs contenus sur les réseaux sociaux sont intéressants en termes de motivation dans un contexte où la jeunesse africaine a besoin de repère pour une réelle émancipation notamment dans le domaine de l'entrepreneuriat. Sur le plan social,des contenus portants conseils en matière religieuse et matrimoniale sont abondants sur les différentes plateformes de réseaux sociaux.

Autant dire que les activistes et influenceurs sont aujourd'hui des acteurs incontournables dans nos sociétés modernes. Est-ce pour autant que leurs activités n'ont pas d'effets néfastes sur les différentes communautés ? 

L'expérience et la pratique montrent clairement qu'il s'agit d'un couteau à double tranchant au sujet duquel il faut faire preuve de prudence et de clairvoyance.


LES EFFETS NÉFASTES DE L'ACTIVISME SUR LA SOCIÉTÉ

 En toute chose l'excès nuit, dit-on. Et l'emprise des activistes est parfois débordante sur certains acteurs. Cela peut conduire à une mauvaise appréciation dans une prise de décision politique. Cela peut conduire également à instaurer une dynamique fondée beaucoup plus sur l'émotion que sur la raison.

Au Burkina Faso et au Mali certains activistes ont appelé plus ou moins ouvertement à ce que"l'armée prenne ses responsabilités" au moment où les différents gouvernements démocratiquement élus faisaient face aux difficultés liées au terrorisme. Cela a sans doute contribué à encourager les coups d'État et en partant, à déstabiliser davantage l'ordre constitutionnel et sécuritaire dans ces pays.

En plus certains comportements exhibitionnistes ont une mauvaise influence sur la jeunesse. On donne l'impression d'un mode de vie à la fois attirant et facile, ainsi avec une dose insuffisante de conscience et de morale, cela conduit à des dérives. Dans ce cas d'espèce la gente féminine est la plus exposée. L'exemple récent est le cas Dubaï où il ressort que des influenceuses s'y adonneraient à des pratiques loin de la morale et de la raison pour de fortes sommes d'argent. Et dire que certaines d'entre elles font croire à un succès de"femmes battantes".

L'autre actualité est la montée de la propagande russe au moment où la tendance panafricaniste est de se débarrasser de l'emprise de l'occident. Si le rôle des activistes sur la question demeure celui de l'éveil des consciences dans ce sens,il n'en demeure pas moins que leur influence fait parfois recours au populisme. Et force est de constater que cela détourne la jeunesse des vraies réalités. 

Car au moment où la mode est de crier " à bas la France",il est difficile de remarquer que les problèmes concrets tels que la corruption, l'injustice,la mauvaise gouvernance,l'incivisme,etc à l'interne dans nos pays respectifs sont les maux les plus nuisibles.

Au moment où la mode est d'appeler à la collaboration avec la Russie,il est difficile de faire remarquer que la Russie est déjà présente en Afrique depuis des années. Le Burkina Faso a par exemple une coopération militaire avec la Russie et a déjà obtenu du matériel militaire russe depuis 2018. Le Cameroun,la Centrafrique, etc collaborent avec la Russie depuis plusieurs années. Cela empêche alors de se rendre compte de la part de responsabilité des africains dans les différents problèmes sociopolitiques.

Il faudra alors faire attention au piège du populisme et de la mode. L'influence des activistes ne devrait pas avoir une emprise aussi grande au point d'empêcher une clairvoyance, une hauteur de vue nécessaire pour une meilleure appréciation des différentes situations.

Au plan interne plusieurs dirigeants très mal arrivés au pouvoir font recours très souvent à certains activistes pour une communication adaptée à leur besoin de préserver ou de consolider leur pouvoir. Celà coûte parfois des fortes sommes d'argent du contribuable. Et cela passe aussi par une manipulation non seulement des dirigeants mais aussi des masses via les réseaux sociaux.

 Il est clair que les principes et les valeurs doivent servir de boussoles, de même que la cohérence et la logique doivent être de mise dans nos actes et comportement pour le bien être de nos communautés.



L'URBANISATION AU BURKINA FASO.

  L'urbanisation désigne bien évidemment l'augmentation du nombre de villes mais aussi de la population urbaine. Au Burkina Faso que...