Membres

samedi 15 octobre 2022

COMMENT RENDRE HOMMAGE À THOMAS SANKARA ?

 Dans l'histoire du Burkina Faso s'il y a un président très célèbre, homme d'État, charismatique et qui a le plus marqué l'histoire de part son engagement et ses actions, c'est bien Thomas SANKARA. Au moment de célébrer le 35e anniversaire de sa disparition il s'avère nécessaire de s'interroger une fois de plus sur la meilleure façon de rendre hommage au père de la révolution burkinabè .

✍️: Issouf SAGNON

📷: Image d'illustration : Capitaine Thomas SANKARA, Burkina Faso.





"Tuez Thomas SANKARA,et des millions de SANKARA naîtront". 
Une trentaine d'années plus tard,si dans la pratique l'effet des millions de SANKARA tarde à se faire sentir (notamment dans les actes et les comportements des burkinabè) il nous paraît important de souligner ces aspects suivants pour mieux rendre hommage à Thomas SANKARA :

✓ Maintenant que justice a été rendue, l'une des meilleure façon de lui rendre hommage serait de travailler à une application effective des peines contre les coupables. Cela interpelle les différentes autorités politiques et surtout judiciaire compétentes en la matière.

✓ Pour des dirigeants qui veulent incarner un changement profond, dans une logique révolutionnaire, l'une des meilleures façons de rendre hommage au capitaine,est d'étudier son histoire,ses forces et ses faiblesses,et ensuite s'imposer ses valeurs et ses qualités. Dans la pratique cela devrait se sentir dans la façon de gouverner, dans laquelle les dirigeants mettront en avant le bas peuple. Pour cela des mesures doivent être prises par exemple pour une réduction du train de vie de l'État, pour une moralisation de la gouvernance, pour la promotion de l'esprit du sacrifice,etc, à commencer par les dirigeants.

✓ Au sein des citoyens et de la jeunesse, chacun devra également s'imposer des valeurs et des qualités à la SANKARA. L'obligation n'est pas seulement sur les dirigeants. Être engagé, être intègre, être patriote, sans oublier les valeurs cardinales, doivent s'imposer à tous.

✓ Pour la communauté scientifique et éducative, l'idéal ne serait t-il pas d'intégrer l'étude de la "Révolution burkinabè dans les programmes officiels d'enseignement ?

Dans tous les cas ,la meilleure façon de rendre hommage au capitaine Thomas SANKARA demeure d'incarner ses valeurs,ses qualités dans le comportement et dans les actes de tous les jours, aussi bien au niveau des dirigeants que des citoyens.
Autant dire que se proclamer sankariste, les  slogans et le point levé sont très loin d'être suffisants pour faire du "Sankara".


jeudi 13 octobre 2022

BURKINA FASO,UN SECOND COUP D'ÉTAT ET DES INCERTITUDES

 Quelques jours après son retour de New-York,le Lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA n'a pas résisté au poids des défis qui l'attendaient dès le 25 janvier dernier. Après l'attaque du convoi de ravitaillement au niveau de Gaskindé en partence au Sahel du pays. En effet, des militaires du mouvement Patriotique pour la sauvegarde et la Restauration, (MPSR) ont perpétré un coup de force qui a contraint le président sortant à la démission le 02 Octobre 2022. Quelles sont les perspectives d'avenir au lendemain de ce deuxième pusch ?


✍️: Issouf SAGNON

📷: Image d'illustration,Capitaine Ibrahim TRAORÉ,actuel président du MPSR,Chef d'État.





Sur les raisons du nouveau coup d'État, à en croire aux nouveaux acteurs du coup,le président déchu du MPSR, DAMIBA, aurait "trahi l'idéal du mouvement". 

Dans la pratique il est aisé de remarquer qu'il s'est laissé emporté par une dynamique politique, notamment sur la question de la réconciliation nationale mais aussi dans ses relations avec l'extérieur.Comme s'il était un président élu démocratiquement et conduisant un pays tranquille.

Alors que les réalités et les attentes populaires sont pressantes. Et elles portent sur la situation sécuritaire,sur la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité et la nature des rapports avec l'extérieur, notamment avec la France et l'organisation sous régionale qu'est la CEDEAO.

Au jour d'aujourd'hui, c'est à la fois une nouvelle occasion d'espoir et d'incertitudes. 

D'espoir parce qu'il s'agit d'une nouvelle opportunité de mieux faire sur les plans susmentionnés.

D'incertitudes car on se demande comment réussir la cohésion et l'union autour des défis, surtout chaque fois que la réalité nous mettra au-devant de l'immensité des défis : 

✓  Le nouveau coup d'État nous rappelle une fois de plus le défi de l'union au sein de toutes les forces de défense et de sécurité ; aura t-on une cohésion sincère dans la durée pour mieux lutter contre le terrorisme ? Cela demeure un impératif. Si l'état major général des armées a manifesté son soutien à la nouvelle équipe dirigée par le Capitaine Ibrahim TRAORÉ à travers un communiqué,il faut juste souhaiter que cela soit une réalité sincère en leur sein;

✓ Le défi sur l'unanimité autour d'un chef d'État investis, reconnu et soutenu par tous sera-t-il relevé ? Quand on sait que plusieurs acteurs posent des conditions avant d'apporter un soutien sans faille.Pour certains,leur soutien ne viendra que lorsque de façon concrète,la France sera remplacée par la Russie,en tant que partenaire stratégique et de lutte contre l'insécurité. La ferveur de certaines masses populaires le démontre.Pour d'autres,les considérations sociales et politiques semblent entrées en ligne de compte,au point où leur soutien est conditionné par l'appartenance sociopolitique de l'équipe dirigeante et de l'éventuel président du Faso.

Ainsi donc la triste réalité nous montre que la crise sécuritaire reste insuffisante pour unir les acteurs de la société burkinabè au-delà de leurs divergences. De quoi fragiliser en permanence les pouvoirs qui se succèdent et compliquer la tâche dans la lutte contre le terrorisme.

Le moins que l'on puisse dire est que l'instabilité et l'incertitude demeurent le quotidien des burkinabè.Au moment où s'annoncent des assises nationales dans la mi-octobre,on se demande quelle sera la composition de la nouvelle équipe gouvernante pour le reste de la transition,et si le nouveau pouvoir aura l'adhésion populaire suffisante pour aller au bout de la période transitoire.

L'idéal serait que les différents acteurs mettent de côté leurs revendications et considérations politiques. Et que tous s'unissent pour lutter contre le terrorisme dans la période transitoire dans l'espoir d'une amélioration,et qu'ensuite on parvienne à élire un président, puis enfin, chaque groupe d'acteur mettra sur la table ses revendications sociopolitiques. Depuis le début de la crise sécuritaire,aucun gouvernement n'a pu profiter d'un tel scénario.

Attendons de voir...

L'URBANISATION AU BURKINA FASO.

  L'urbanisation désigne bien évidemment l'augmentation du nombre de villes mais aussi de la population urbaine. Au Burkina Faso que...