Membres

vendredi 29 juillet 2022

BURKINA FASO 🇧🇫 : QUELLE PLACE OCCUPE LA RÉPUBLIQUE DANS NOS CŒURS ?

 Le Burkina Faso est réputé être le pays des hommes intègres. Cela suppose que les citoyens de la société burkinabè aient un grand amour pour la nation. Au vue des évènements,de la conjoncture et de la conscience collective du moment, force est de s'interroger sur la place occupée par la République dans les cœurs des citoyens. Quelle est alors le degré de patriotisme en temps d'accalmie ? Qu'en est-il dans les périodes troubles ?

✍️ : Issouf SAGNON.

🗓️: Publié le 29 Juillet 2022.

🎥: Armoiries du Burkina Faso.


QUELLE LECTURE AU SUJET DU PATRIOTISME EN TEMPS DE PAIX ?

Nous pensons que le degré d'amour pour la patrie se traduit par l'engagement citoyen au profit de l'intérêt général. Le constat est que lorsque tout va bien,en temps de paix,la réalisation de l'intérêt général dans la pratique semble reléguée au second plan.

Sur le plan politique,de la conquête à la gestion du pouvoir dans la sphère locale ou nationale,les différents actes profitent bien plus aux personnes privées qu'aux personnes morales. Ce qui explique l'ampleur de la corruption et la baisse des performances dans plusieurs domaines du secteur public.

Sur le plan socio-économique l'autorité de l'État est fréquemment défiée. Les symboles de l'État sont de moins en moins respectés.L'interêt général est de plus en plus délaissé.Dans les initiatives, comme il a été dit antérieurement dans un autre article,malheureusement il se trouve que dans chaque catégorie,les membres du peuple ne s'occupent que de ce qui les intéressent,de façon égoïste. 

L'homme politique ne s'intéresse que de comment conquérir et conserver le pouvoir .

Le commerçant ne s'intéresse que de comment réaliser son profit dans ses affaires quotidiennes.

Le "petit bourgeois", fonctionnaire ou pas ,ne s'intéresse qu'à sa petite famille et à son compte bancaire.

Ainsi de suite, chacun semble se chercher de sorte que le facteur commun est ignoré jusqu'au jour où on se rende compte de l'urgence de s'occuper de l'intérêt général sur tel ou tel plan.Tout ceci traduit un degré insuffisant d'amour pour la République en temps d'accalmie. Même s'il est nécessaire de rappeler que la fibre patriotique s'enflamme bien surtout lors de certains évènements tels que les matchs de football de l'équipe nationale.

QU'EN EST-IL EN TEMPS DE CRISES ?

Le degré d'amour, d'intégrité devrait se faire sentir positivement durant les périodes sombres de l'histoire de tout un pays. Dans l'histoire de notre nation, il est arrivé des moments très compliqués, notamment la suppression de la Haute Volta. Il a fallu une grande mobilisation et un degré élevé de patriotisme de la part de nos ancêtres pour la reconstitution et la fondation d'une nouvelle nation.

Aujourd'hui dans un contexte sécuritaire marqué par le terrorisme il est encore indispensable d'interroger le patriotisme des citoyens. Et le fait est qu'on est loin des valeurs de nos ancêtres dans les moments de troubles. Les facteurs tels que la politisation à outrance,la pauvreté et la diversité ethnique mettent au défi l'amour pour la patrie.

C'est ainsi que des citoyens sont en mesure de ne pas collaborer tant que leurs désirs et choix politiques ne sont pas respectés. D'autres sont d'ailleurs prêts à s'adonner au sabotage des efforts des autorités pour des raisons politiciennes. Dans la lutte contre le terrorisme, l'ancien président KABORÉ en a subi et n'a donc pas bénéficié d'un degré de patriotisme consistant des citoyens. 

Sous la transition de DAMIBA,la même dynamique moins constructive se poursuit à travers parfois une communication axée sur les faiblesses et insuffisances au moment où chaque citoyen, à tous les niveaux devrait s'interroger sur la place qu'occupe la République dans son cœur dans un contexte particulièrement difficile pour le pays.

Que dire des citoyens en mesure de collaborer avec l'ennemi pour des raisons économiques ?

Que dire des opérateurs économiques en mesure de profiter des moments difficiles du pays pour réaliser plus de profits ?

Une chose est sûre,le citoyen Burkinabè d'aujourd'hui doit retrouver son intégrité et son amour pour la patrie aussi bien en temps de paix qu'en temps de périodes troubles.


mardi 26 juillet 2022

BLAISE COMPAORÉ DEMANDE PARDON,ET APRÈS ?

 Après la rencontre avec le Président du Faso sous la transition, l'ancien président Blaise Compaoré s'est exprimé à travers une lettre expédiée par des envoyés d'Abidjan à savoir le ministre conseiller d'Alassane Ouattara Aly COULIBALY et sa fille Djamila COMPAORÉ.Par ce message Blaise COMPAORÉ soulève la nécessité d'une union afin de mieux répondre aux urgences causées par la crise sécuritaire. Il évoque également la nécessité du pardon et va loin en demandant pardon au peuple Burkinabè et surtout à la famille de "son ami et frère Thomas SANKARA". Quelle sera alors la suite probable à donner à une telle attitude qui, dans tous les cas, s'inscrit dans le sens d'une véritable réconciliation nationale ?

(En annexe la lettre de l'ancien président Blaise Compaoré)





SUITE PROBABLE DU CÔTÉ DE LA JUSTICE.

Sur ce plan il ne faut s'attendre à aucune suite logique en dehors de la dynamique enclenchée dans le cadre du procès Thomas Sankara qui, rappelons-le,a déjà conduit à la condamnation à vie de l'ex président. La demande de pardon peut contribuer à apaiser les cœurs pour une justice naturelle mais ne devrait pas suffir pour empêcher un début d'exécution de la sentence sur le plan juridique.

 À moins que le facteur politique n'intervienne éventuellement dans le cadre d'un programme de grâce présidentielle dont les prérogatives appartiennent au Président du Faso. Reste à savoir quel président du Faso s'inscrira dans cette logique. Tout devrait dépendre également de l'issue du processus de réconciliation enclenché depuis l'époque du président KABORÉ.

À QUELLE SUITE FAUT-IL S'ATTENDRE DU CÔTÉ DU PEUPLE ET DE LA FAMILLE SANKARA ?

Une chose est certaine,les avis resteront partagés au sein de l'opinion publique nationale. Il faut se rappeler qu'au moment de sa chute,le CDP disposait d'une majorité en terme de suffrage exprimé. Si cet électorat s'est dispersé plus tard, force est d'admettre qu'il existe toujours de nombreux participants prêts à soutenir l'ancien président Blaise Compaoré. Ces partisans verront probablement à travers ce message de pardon un acte de grandeur,de sagesse et d'apaisement dans le sens de la réconciliation nationale.

Venant de ses adversaires politiques et de tous ceux qui s'inscrivent dans la logique d'une véritable justice classique,il est certains que Blaise Compaoré ne pourra pas compter sur un accueil suffisamment favorable de son message, quoique important pour la suite du processus de réconciliation nationale. L'exécution de la décision de justice sera toujours attendue par cette catégorie d'acteurs au sein de l'opinion. Les avocats de la famille SANKARA ne diront certainement pas le contraire. 

L'avis de la veuve SANKARA et de la famille proprement dite sera crucial pour la suite. Reste à savoir dans quelle mesure elle sera impliquée dans le processus de réconciliation nationale dans l'avenir. Il faut juste souhaiter qu'en fin de compte les cœurs soient beaucoup plus soulagés et que l'intérêt général puisse l'emporter progressivement sur les intérêts particuliers.

Issouf SAGNON .

lundi 18 juillet 2022

BURKINA FASO 🇧🇫 : QUELS SONT LES OBSTACLES À LA RÉCONCILIATION NATIONALE ?

 Au pays des hommes intègres,de Blaise Compaoré à Rock M.C.Kaboré,la question de la réconciliation nationale est très souvent apparue sur la scène politique. Et la réalité est qu'aucune stratégie de réconciliation nationale n'a véritablement abouti au point de pouvoir unir toutes les forces vives de la nation autour d'un idéal commun.

Après le coup d'État du 24 janvier le pouvoir de la transition conduit par le Lieutenant Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba revient à la charge sur la question de la réconciliation, dans la logique de son prédécesseur Rock Kaboré, mais dans des conditions et réalités différentes. Après une tentative moins réussie de réunir tous les anciens présidents du Faso,aujourd'hui on est en droit de se demander quels sont les principaux obstacles au processus de réconciliation nationale ? 



BURKINA FASO,UNE SOCIÉTÉ TRÈS POLITISÉE 

Le premier obstacle semble lié à une politisation à outrance de la société. En rappel le pays a traversé plusieurs moments difficiles liés à l'instabilité politique : Des coups d'État, deux insurrections majeurs,de nombreuses pertes en vies humaines à cause de la politique. 

Et le moins que l'on puisse dire est que la fracture sociale en rapport aux différents évènements douloureux est très grande. Puisque chaque situation a eu son lot de victimes et de frustrés. A tel point que politiquement,la conciliation des positions et des désirs est restée quasi impossible. Par conséquent les clivages politiques sont importants et recommandent une collaboration franche et sincère de tous les acteurs, notamment les différentes victimes mais aussi les accusés et responsables d'événements tragiques.

LES OBSTACLES LIÉS À L'ATTITUDE DES ACCUSÉS ET RESPONSABLES 

On se rappelle que la justice a rendu son verdict dans le dossier Thomas Sankara et autres. Les victimes dont l'ancien président du Faso Blaise Compaoré ont été condamnés par contumace pour certains. Si le Gal. Gilbert Diendéré continue de purger ses peines , force est de reconnaître que l'attitude de Blaise Compaoré est insuffisante pour un processus serein de réconciliation nationale. Parce qu'en réalité ce processus ne doit pas occulter les aspects vérité et justice. Cela donne l'impression qu'il n'est pas disposé à affronter courageusement la justice dans l'espoir que les différents acteurs puissent aboutir à une éventuelle "miséricorde nationale".

Voir Blaise Compaoré décider à entrer au pays, à prendre la parole, à dire ouvertement et sincèrement sa part de vérité, à formuler une demande de pardon sincère à l'endroit des différentes victimes d'événements tragiques sous son règne,à commencer à purger sa peine, constituerait un pas important franchis vers une véritable réconciliation nationale. Cela contribuerait certainement à désamorcer les cœurs et à,ne serait-ce que soulager l'âme des familles des victimes dont l'attitude pourrait être un obstacle dans une certaine mesure.

L'OBSTACLE LIÉ À L'ATTITUDE DES FAMILLES DES VICTIMES.

Il est clair que l'attitude des familles des victimes dépend largement de l'attitude des coupables et responsables. Mais aussi des manipulations politiciennes au sujet de certains dossiers emblématiques. C'est ainsi que le processus de réconciliation nationale devra fortement impliquer les différentes catégories de victimes. Après,ces catégories devront s'inscrire dans une logique de pardon,en vue de tourner la page afin de réaliser l'intérêt général qui se cache derrière l'idée de réconciliation nationale. S'il est sûr qu'il faudra au préalable passer par la vérité et la justice,il n'en demeure pas moins que les intérêts corporatistes, politiques ou privés ne devraient pas l'emporter sur l'intérêt général dans un moment où le pays continue de traverser des situations difficiles avec la crise sécuritaire.

En sommes les acteurs politiques,les coupables,les victimes et les citoyens dans l'ensemble doivent collaborer franchement et sincèrement, chacun à son niveau afin que tous puissent s'accorder sur les urgences à réaliser au profit de la nation. 

Faut-il rappeler que la justice doit continuer à jouer un rôle clé en n'étant pas sélective ? Faut-il rappeler également que le processus de réconciliation ne doit pas concerner uniquement les acteurs politiques ? Tout le monde est alors interpellé.

Issouf SAGNON

lundi 4 juillet 2022

SOMMET DE LA CEDEAO, BURKINA FASO,MALI :QUELLE ATTITUDE ADOPTER PAR LES TRANSITIONS FACE AUX DÉCISIONS PRISES ?



 A l'issue de son sommet extraordinaire tenu à Accra ce 3 Juillet 2022 plusieurs décisions ont été adoptées par l'organisation sous-régionale sur le Burkina Faso,le Mali et la Guinée qui connaissent tous des situations de transition après des coups d'État. Selon les décisions prises, quelle devra être là conduite à tenir pour chacun des Etats susmentionnés ?




DE LA LEVÉE DES SANCTIONS AU MALI SOUS CONDITION 

Les sanctions économiques et financières contre le Mali sont levées d'après les conclusions des travaux de la CEDEAO. L'une des principales conditions serait que les militaires renoncent à se présenter aux postes électifs lors des élections à venir.

La question que l'on peut se poser est de savoir si cette condition était dans les négociations secrètes entre la partie malienne et la CEDEAO afin que les sanctions soient levées ? L'on sait que l'organisation sous régionale tenait entre autres à voir un calendrier clair tendant vers le retour à l'ordre constitutionnel. Le gouvernement malien a eu le mérite d'élaborer un calendrier dans ce sens. La modification de la loi électorale permet cependant aux militaires de la transition de se représenter à condition de démissionner du pouvoir transitoire et de l'armée quatre mois auparavant. Cette éventualité n'est pas du goût de la CEDEAO. Que faire pour Assimi GOÏTA et son équipe ?

Il faut rappeler qu'au-delà des militaires il y a des acteurs politiques,de la société civile,des corps professionnels et le peuple malien dans son ensemble. Alors l'opinion et la volonté de tous ces acteurs devra compter certainement. Il appartient alors aux autorités de la transition de prendre la meilleure décision possible afin d'éviter une éventuelle instabilité issue du processus électoral à venir.

Il est certain que la classe politique et la société civile risque d'émettre des réserves sur la sincérité du processus si les mêmes autorités de la transition devraient prendre part aux élections qu'elles même organiseront. Comme le dit l'adage "nul ne peut être juge et partie à la fois". Dans tous les cas il appartient aux différents acteurs de savoir privilégier les intérêts du vaillant peuple malien.

DES 24 MOIS DE TRANSITION POUR LE BURKINA FASO

Nous pensons que les autorités de la transition du Burkina Faso doivent accepter le délai donné par la CEDEAO.Parce que plus une transition dure, plus le risque d'instabilité est grand .

Surtout lorsque que l'équipe de la transition est essentiellement composée d'acteurs d'une expérience politique moindre et qui n'ont pas un rapport de force favorable pour gouverner sereinement. En fait les hommes politiques et leurs différents partenaires stratégiques n'entendent pas faciliter les choses. 

Il faut alors mettre l'accent sur l'application les stratégies militaires déjà élaborées, accélérer les principales réformes et commencer la préparation des futures élections,sans oublier le processus de réconciliation nationale qui doit rassembler toutes les forces vives de la Nation. 


Issouf SAGNON 

L'URBANISATION AU BURKINA FASO.

  L'urbanisation désigne bien évidemment l'augmentation du nombre de villes mais aussi de la population urbaine. Au Burkina Faso que...