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samedi 5 novembre 2022

Burkina Faso 🇧🇫: Après le coup d'État dans le coup d'État, retour à la dure réalité.

 Comme au Mali il fallait s'attendre à un putsch dans le putsch perpétré en janvier dernier par le Lt Colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA et ses hommes. Et ce , pour des raisons diverses, principalement celles sécuritaire et de la coopération internationale. Au lendemain du deuxième coup de force pour arriver au pouvoir par le Capitaine Ibrahim TRAORÉ et ses hommes, l'heure n'est pas encore au bilan,certes, mais le constat de la dure réalité du terrain se fait aisément.

✍️: Issouf SAGNON

📷: Ibrahim TRAORÉ,Président du Faso.



La réalité est que dans la gestion pratique du pouvoir plusieurs paramètres entrent en jeu. Après sa nomination,Me Appolynaire KYELEM de Tambela laissait paraître d'emblée l'hypothèse d'une éventuelle baisse du prix du carburant. Cette hypothèse est réapparue moins évidente lors de son premier entretien avec la presse après la composition de son gouvernement. Les réalités économiques nous rappellent que le Burkina Faso ne produit pas des hydrocarbures et que la Société Nationale des Hydrocarbures a besoin d'un grand appui pour une meilleure subvention de ces produits.

Sur le plan sociopolitique après installation du pouvoir plusieurs manifestants se sont fait remarquer. Certains pour protester contre la nomination de certains ministres, d'autres pour réclamer le départ de la France. Cela démontre aisément la réalité selon laquelle la rue et les masses populaires ont un impact sur la gouvernance ces dernières années au Burkina Faso. Surtout que le coup d'État du Capitaine Ibrahim TRAORÉ et ses hommes a réussi en grande partie avec l'aide de la mobilisation populaire. Au moment où le premier ministre rappel que ce n'est pas à la rue de dicter ce qu'il faut faire,reste alors à trouver la meilleure formule pour concilier les intérêts des différentes entités qui risquent de réaliser que certains manifestants ont fait l'objet de manipulation notamment au sujet de la probable présence de DAMIBA à la base française qui n'a pourtant pas été confirmée plus tard. 

Sur le plan sécuritaire la dynamique des réformes entreprise sous DAMIBA tarde à être poursuivie et à produire ses résultats. On se rappelle qu'un Commandement du théâtre national des opérations (COTHEN) a été créé avec Yves Didier BAMOUNI à sa tête. Il en a été de même pour la création de nouvelles bases militaires pour un meilleur maillage territorial. La réalité est que le COTHEN qui dressait périodiquement le point des opérations sur le terrain,ne le fait plus de la même façon avec l'absence de Yves Didier BAMOUNI sur la scène. L'autre dure réalité est que les groupes armés continuent leur progression dans l'occupation des territoires surtout en milieu rural. Plusieurs établissements scolaires continuent de fermer notamment dans la région des Hauts Bassins dont plusieurs communes rurales sont perturbées par la présence des hommes armés.

Sur le plan de la coopération,le régime TRAORÉ ne semble pas se radicaliser contre un partenaire déterminé. La priorité semble être la diversification des partenariats. D'après la presse le Président du Faso aurait rassuré la diplomatie américaine de la non venue du groupe Wagner. On sait que les différentes puissances notamment celles occidentale et russe mènent une "bagarre diplomatique" afin d'obtenir le contrôle militaire et stratégique du Sahel. Là également la réalité du pouvoir voudra que Ouagadougou puisse gérer avec malice la situation de la coopération tout en assurant un meilleur équilibre entre les aspirations populaires et une diplomatie saine avec tous ses partenaires économiques et militaires extérieurs.Sur le plan régional,le premier ministre a rassuré que le Burkina Faso poursuivra le renforcement de ses liens avec ses voisins. Un mois après le Paul Henri Sandaogo DAMIBA,ce fut le tour du Capitaine Ibrahim TRAORÉ de se rendre au Mali dans le même souci de renforcer le partenariat notamment sur le plan sécuritaire.

Autant dire que la volonté de mieux faire, l'enthousiasme en dehors de la scène peut être durement confrontée aux réalités du terrain. D'où la nécessité de mieux juger de l'opportunité de toutes les actions qui engagent la nation toute entière. Dans un pays instable pour des raisons sécuritaires les coup d'État et les querelles pour les avantages du pouvoir sont loin d'être les meilleures formules de solutions. Seul le travail avec des valeurs d'intégrité,de loyauté,de patriotisme, d'union,le tout dans un système politique solide et fiable peut mieux conduire à la résolution des problèmes du pays.


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