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vendredi 30 septembre 2022

BURKINA FASO,LE MAL EST PROFOND

 En pleine crise sécuritaire depuis 2016 le Burkina Faso est à la croisée des chemins. Le risque d'une instabilité plus ou moins durable est réel. Et le moins que l'on puisse dire est que le mal dans la lutte contre le terrorisme est profond. Pour quelles raisons ? On en parle...

✍️ Issouf SAGNON.

📷 Image d'illustration, tenue militaire avec effigie du Burkina Faso 🇧🇫



Inutile de rappeler que les facteurs sociaux économiques tels que le chômage,la disparité dans le développement des différentes régions du pays avec certaines localités délaissées,les conflits communautaires depuis lors,la corruption dans plusieurs secteurs,etc ont favorisé l'expansion du terrorisme et continuent de compliquer la lutte.

Si bien que depuis le début de la crise il a été très difficile de faire un diagnostic sérieux. Depuis lors, c'est de tâtonnements en tâtonnements,du régime démocratiquement élu sous KABORÉ au pouvoir exeptionnel sous DAMIBA. 

La réalité est que le mal est profond. Au-delà des facteurs susmentionnés il y a à l'interne une crise politique. Une crise de confiance,de méfiance et d'intérêt autour de la gestion du pouvoir. A tel enseigne qu'il est impossible d'avoir une cohésion sociale autour d'un mal commun. Autant dire que les protagonistes rament à contre courant selon qu'ils sont ou non au pouvoir. À plusieurs reprises des cas de complicité, d'espionnage,de sabotage, de collaboration avec des terroristes, ont été évoqués depuis le début de la crise sécuritaire. 

Les clivages politiques ont atteint la société civile. Des camps existent selon les familles politiques, même en temps de guerre. Cet aspect des choses à fragilisé le président KABORÉ à l'époque et est en passe d'emporter DAMIBA avec l'éventualité d'un nouveau coup d'État.

À l'international, dans la guerre des propagandes pour leur influence stratégique, Moscou a une longueur d'avance sur Paris. Le poids de l'histoire,les erreurs commises à travers des interventions fréquentes et plus ou moins ouvertes dans ses anciennes colonies,les résultats très insuffisants dans la lutte contre le terrorisme,etc,auront contribué à fragilisé la France au profit de la Russie.

 Au Burkina Faso,la transition sous DAMIBA n'ayant pas opté pour une séparation franche avec la France,trouve sur son chemin une partie de la population qui est tombée sous le charme de la propagande russe.

 Ainsi, tandis que certains sont à la recherche d'un Goïta burkinabè, d'autres sont à la recherche d'une vengeance politique pour le pouvoir perdu. 

Toutes ces raisons justifieraient aisément un éventuel renversement de pouvoir, surtout que les résultats satisfaisants ne suivent pas pour l'instant les réformes et les réorganisations entamées ultérieurement par l'armée. Et l'attaque du convoi de ravitaillement au niveau de Gaskindé dans le Sahel du pays qui a occasionné plusieurs morts,des personnes civiles disparues et de nombreux dégâts matériels aura compliqué davantage les choses.

Le pouvoir de transition de P.H.S DAMIBA tiendra encore pour combien de temps face à une situation d'équation à plusieurs inconnus ? Attendons de voir...


dimanche 25 septembre 2022

TRIBUNE DE L'ONU, QUELLE LECTURE DE LA DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DU FASO ?

 Présent à New York pour la 77e Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies,le Lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA a livré une déclaration diplomatique au nom du Burkina Faso . Quels sont les enseignements que l'on peut tirer du message livré par la partie burkinabè à la tribune des nations unies ?

✍️: Issouf SAGNON

📷: Images d'illustrations ( P.H.S.DAMIBA; Siège de l'ONU).



Il faut noter d'emblée que cette 77e Assemblée Générale intervient dans un contexte de pouvoirs exceptionnels en Afrique Occidentale et dans un contexte de guerre en Ukraine. La représentation du Burkina Faso par le président DAMIBA peut à priori, susciter des interrogations d'autant plus que le Mali et la Guinée qui connaissent également des coups d'État n'y étaient pas représentés par leurs chefs d'États.

Mais cela paraît être la résultante d'une diplomatie beaucoup plus réussie par Ouagadougou en termes de confiance retrouvée de la communauté internationale après le coup d'État du 24 janvier.En effet les autorités de la transition ont su trouver un compromis sur plusieurs aspects notamment la durée de la transition et un processus beaucoup plus clair en termes de retour à la vie constitutionnelle. Ce qui n'est pas le cas de Bamako ou de Conakry qui sont plutôt dans une logique de rupture  avec la communauté internationale, notamment la CEDEAO, dans une logique de bras de fer .

Après avoir traduit sa reconnaissance à l'endroit du SG de L'ONU (Antonio Guteres ) et félicité les différents présidents des AG, le président du Faso a fait un bref rappel des thèmes récurrents des AG et des défis communs de l'heure. De là il ressort que les Etats et les institutions ne sont pas suffisamment dynamiques pour trouver des solutions contre les difficultés qui menacent la paix mondiale. De la question du Sahara occidental à la guerre en Ukraine en passant par les crises sécuritaire et économique,il y a des exemples qui mettent à nu les faiblesses aussi bien individuelles que collectives dans les relations intra et interétatiques.Ce que le chef d'État traduit par "la fragilité individuelle et collective",tout en appelant à une "solidarité internationale".

Sur le plan national,il tente d'expliquer les raisons du coup d'État du 24 janvier en évoquant "la dérive de la gouvernance politique en place, l'insécurité grandissante, la désintégration progressive et continue de l'État".

À priori,pour qui souhaite une véritable construction démocratique, c'est évidemment gênant de parler d'un coup d'État, à fortiori d'en trouver des arguments pour une quelconque justification. Par contre,on en est là,au Burkina Faso, parce que les militants du pouvoir déchu qui avaient pourtant la majorité présidentielle,ne se sont pas opposé farouchement au coup d'État ; tout comme les forces vives de la nation qui n'y ont pas opposé une résistance à l'image de celle de 2016 contre le Gal. Gilbert Diendéré. Cerise sur le gâteau,le conseil constitutionnel,qui aurait pu s'appuyer sur des résistances populaires au push pour faire blocage également, s'est retourné dans une posture de validation d'un pouvoir non issu des urnes. Autant dire que le peuple dans son ensemble n'a rien dit sur le coup d'État,ce qui octroie une légitimité aux autorités actuelles, chose que le président DAMIBA n'a pas manqué de rappeler subtilement.

Sur les difficultés à l'interne le président du Faso rappelle que le nombre de déplacés internes de 1.520.012 à la date du 31 août 2022 dont 61,27% d'enfants,22,13% de femmes et 16,6% d'hommes , correspond au plus grand nombre dans l'histoire du pays et de la sous région. 
Pour faire face à ces crises sécuritaire, humanitaire et alimentaire, quatre objectifs stratégiques ont été fixés, selon la déclaration du président. Il s'agit de la lutte contre le terrorisme,la restauration de l'intégrité du territoire, apporter une réponse humanitaire,la réconciliation nationale.

La réalité sur le terrain est que le terrorisme continue,des déplacés internes existent toujours en nombre important et le processus de réconciliation nationale est loin de faire l'unanimité quant aux procédures. L'engagement,les réformes et la bonne volonté des dirigeants restent salutaires mais il est évident que les problèmes ne seront pas tous réglés avant la fin de la transition.

Pour qui sait observer l'histoire  des militaires qui arrivent au pouvoir,le constat est qu'au départ ils n'ont pas pour objectif de durer au pouvoir. Ils prétendent mettre de l'ordre."Le pouvoir ne nous intéressent pas",dira Dadis Camara à l'époque. 
La pratique montre que ces dirigeants militaires finissent par prendre goût à la gestion du pouvoir. 
Dans le cas du Burkina Faso, l'on reconnaît au moins qu'il existe des intentions claires de retour à la vie constitutionnelle avec calendrier électoral dans un délai raisonnable. Reste à savoir si les défis et le goût du pouvoir ne pousseront pas à revoir les ambitions du côté de Ouagadougou.

 L'idéal serait que tout se déroule selon les textes et selon un consensus national nécessaire à la fois pour préserver la cohésion nationale que pour lancer les fondements d'un Etat de plus en plus fort.


vendredi 9 septembre 2022

BURKINA- MALI,LES CONDITIONS D'UNE COLLABORATION RÉUSSIE

 Début septembre le président du Faso sous la transition Paul Henri Sandaogo DAMIBA effectuait une visite de travail chez son homologue du Mali, Assimi GOÏTA. Cette visite s'inscrivait visiblement dans le cadre d'un renforcement de la coopération entre ces deux pays, notamment en matière sécuritaire. La question que l'on se pose est de savoir dans quelle mesure ces deux pays pourront aboutir aux résultats fructueux d'une collaboration réussie?

✍️ : Issouf SAGNON

📷 À gauche,le président du Faso, à droite celui du Mali, Septembre 2022.




Pourquoi faudra-t-il de la franchise, du courage et du leadership dans la coopération entre voisins ?

✓ Parce que la maxime selon laquelle "dans les relations internationales les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts ", tient toujours. C'est toujours vrai et valable. Chaque dirigeant doit alors avoir un leadership qui permet de concilier les intérêts.

✓ Les États ont des partenaires différents. Le Mali avec la Russie de façon claire ; le Burkina Faso toujours avec la France parmi ses collaborateurs. Il faut alors la franchise de part et d'autre et savoir tirer les aspects positifs de ces différences.

✓Quoiqu'on dise les puissances impérialistes sont toujours dans la lutte pour leurs intérêts matériels et stratégiques avec des techniques d'approche différentes. Il appartient alors aux jeunes chefs d'État inexpérimentés du Burkina et du Mali d'être courageux afin d'éviter toute manœuvre désagréable pour les deux pays.

✓ L'histoire nous enseigne des cas de manipulation des africains contre d'autres africains soit à l'intérieur d'un pays donné soit entre deux pays , par pays interposés,au profit d'une puissance donnée. Cette époque peut paraître dépassée, n'empêche qu'il appartient aux dirigeants africains de faire preuve de courage,de franchise et de leadership pour le grand bonheur des populations.

dimanche 4 septembre 2022

CE DANGER QUI GUETTE LE MONDE DU TRAVAIL AU BURKINA FASO 🇧🇫

 Dans l'histoire du Burkina Faso les travailleurs ont toujours joué un rôle cardinal aussi bien dans les moments paisibles que dans les moments difficiles à travers les organisations syndicales. De nos jours de nombreux défis se dressent dans la société, parmi lesquels la politisation à outrance et la baisse de la fibre patriotique. Ce qui pourrait impacter négativement sur l'organisation pratique des travailleurs et sur le rendement professionnel.


✍️ Issouf SAGNON

Photo d'illustration : Tolé M.SAGNON (à gauche en bonet rouge) , Bassolma BAZIÉ, anciens secrétaires généraux de la CGTB.

🗓️: Publié le 04-09-2022.





LES EFFETS NÉGATIFS DE LA POLITIQUE

Quoiqu'on dise ce sont les hommes politiques qui travaillent à organiser la société y compris le monde du travail. Le problème pratique est que la politisation a atteint un niveau inquiétant.

Voilà pourquoi les générations actuelles et futures devront être vigilantes afin d'éviter les manœuvres de division selon les pouvoirs politiques d'un moment donné.

Aussi dans la pratique, chaque citoyen, politique ou pas est susceptible d'avoir un penchant politique ou de confier sa voix à tel ou tel regroupement politique dans le processus électoral. La pratique malheureuse,lorsqu'il s'agit de luttes ou d'une quelconque opportunité d'engagement citoyen pour des causes communes,montre que l'engagement de plus d'un est variable selon que leur famille politique favorite est ou non au pouvoir. Lorsque la détermination et l'engagement citoyen sont tributaires de la politique et variables selon les autorités politiques,cela finit par affecter le patriotisme des travailleurs.


LA BAISSE DE LA FIBRE PATRIOTIQUE

S'il y a également un constat amer à faire dans la société burkinabè en général et dans le domaine du travail en particulier, c'est bien celui de la baisse du degré de patriotisme. On l'a dit,la politisation y est pour quelque chose. Mais aussi et surtout l'état,la nature de l'éducation civique et morale offerts par la société rassurent moins surtout pour l'avenir.

Dans la pratique la baisse de la fibre patriotique se traduit par la qualité de l'amour pour le travail dans les différents domaines, le faible niveau d'engagement pour les services d'intérêt public désintéressés, la faible mobilisation autour des cadres de luttes et d'amélioration des services tels que les regroupements syndicaux ou des associations,des pratiques indésirables de corruption,etc.

Ces deux dernières catégories d'entités souffrent d'engagement et de mobilisation franche. Des militants syndicaux peinent à honorer des cotisations ; des structures associatives peinent à prospérer,le tout, lorsque la majorité n'a visiblement pas d'intérêt immédiat. 

C'est alors un danger qui plane sur le monde du travail si la fibre patriotique de l'époque voltaïque n'est pas entretenue et améliorée. Car dans une société où tout est presque prioritaire, l'amour pour la patrie,un degré élevé de patriotisme seront toujours nécessaires non seulement pour redynamiser les structures de lutte des travailleurs mais aussi pour améliorer au quotidien la qualité du service public offert.

Pour y parvenir il faudra cultiver au quotidien des valeurs et suivre le chemin tracé par les différentes structures syndicales et associatives du passé ainsi que des anciens militants de la convention générale des travailleurs du Burkina (CGTB) dont, entre autres,les doyens Bassolma BAZIÉ ou Tolé M.SAGNON.

ASTUCES VACANCES SCOLAIRES

C'est la fin de l'année scolaire. Place aux vacances ! Avez-vous un programme de vacances scolaires pour vos enfants ? Si vous n'...