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mardi 4 avril 2023

Burkina Faso đŸ‡§đŸ‡« : C'est l'heure de la mobilisation gĂ©nĂ©rale !

Il y a de cela quelques semaines l'exĂ©cutif burkinabĂš obtenait le quitus du conseil constitutionnel afin de lancer la mobilisation gĂ©nĂ©rale dans le cadre de la reconquĂȘte du territoire national.

Plusieurs rĂ©gions et provinces sont concernĂ©es par la mesure juridique de l'Ă©tat d'urgence dans le mĂȘme contexte. Le blog s'intĂ©resse Ă  plusieurs questions dont les rĂ©ponses Ă©chappent au commun des mortels notamment au sujet des implications de l'Ă©tat d'urgence.

✍ Issouf SAGNON

Photo d'illustration: đŸ‡§đŸ‡«


Qu'est-ce que l'Ă©tat d'urgence au Burkina  Faso ?

L’état d’urgence est une situation  crise permettant aux autoritĂ©s administratives de prendre des mesures exceptionnelles en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et qui sont susceptibles de porter atteinte aux droits et libertĂ©s des personnes.

L’état d’urgence est dĂ©clarĂ© par le prĂ©sident du Faso par dĂ©cret pris aprĂšs dĂ©libĂ©ration en Conseil des ministres, sur tout ou partie du territoire, soit en cas de pĂ©ril imminent rĂ©sultant d'atteintes graves Ă  l'ordre public, soit en cas d'Ă©vĂ©nements prĂ©sentant le caractĂšre de calamitĂ© publique de par leur nature et leur gravitĂ©

📖 QUELLE EST LA SOURCE JURIDIQUE DE L'ÉTAT D'URGENCE ?

 Au Burkina Faso, l’état d’urgence est rĂ©gi par la *loi n°023-2019/AN du 14 mai 2019* qui a abrogĂ© les dispositions antĂ©rieures de la loi 14-59 AL organique du 31 aoĂ»t 195

📖 QUELLE EST LA *PORTÉE* DE L'ÉTAT D'URGENCE?

Il a plusieurs implications:

✓ Des pouvoirs Ă©largis confĂ©rĂ©s aux autoritĂ©s compĂ©tentes du genre:

‱ requĂ©rir les personnes, les biens et les services ;

‱ interdire la circulation des personnes ou des vĂ©hicules sur toute l’étendue de son ressort territorial ou dans des lieux prĂ©cis et Ă  des heures fixĂ©es par arrĂȘtĂ© ;

‱ ordonner des perquisitions, de jour et de nuit, dans les domiciles des citoyens ;

‱ requĂ©rir ou faire requĂ©rir la force armĂ©e et lui confier des tĂąches de maintien ou de rĂ©tablissement de l’ordre en collaboration avec les forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieures;

‱ ordonner le dĂ©pĂŽt des armes et munitions, la recherche de toute cache d’armes et procĂ©der Ă  leur enlĂšvement en cas de dĂ©couverte ;

‱ contrĂŽler les contenus des mĂ©dias et interdire les publications quel que soit le support utilisĂ© ainsi que les rĂ©unions qu’elle juge de nature Ă  inciter, Ă  crĂ©er ou Ă  entretenir le dĂ©sordre;

‱ contrĂŽler, interdire et faire cesser tout enseignement, prĂȘche, programme ou activitĂ© incitant Ă  la violence, Ă  la haine ou Ă  l’extrĂ©misme religieux ;

‱ assigner Ă  rĂ©sidence toute personne qui incite, crĂ©e ou entretient le dĂ©sordre de quelque maniĂšre que ce soit ;

‱ suspendre ou dissoudre tout groupe ou association qui participe ou incite à la commission d’actes portant atteinte à l’ordre public.

📖 QUELLES SONT LES ÉVENTUELLES SANCTIONS?

 Les sanctions pĂ©nales,aux termes de la loi, quiconque s’oppose de quelque maniĂšre que ce soit aux mesures prises en application de l’état d’urgence est puni *d’un emprisonnement de un an Ă  cinq ans* et d’une *amende de deux cent cinquante mille (250 000) francs CFA Ă  quinze millions (15 000 000) de francs CFA*.

📖 QUELLE PEUT ÊTRE LA *DURÉE* DE L'ÉTAT D'URGENCE ?

Sur la durĂ©e de l’état d’urgence,le dĂ©cret prĂ©cise la durĂ©e de l’état d’urgence qui ne peut excĂ©der *trente jours* si l’AssemblĂ©e nationale est en session et *quarante-cinq jours* en pĂ©riode hors session. La prorogation de ce dĂ©lai est faite par l’AssemblĂ©e nationale sur saisine du gouvernement.

L’état d’urgence prend fin au terme du dĂ©lai prĂ©vu, ou par dĂ©cret pris en Conseil des ministres, ou quinze jours aprĂšs la dĂ©mission du gouvernement ou la dissolution de l'AssemblĂ©e nationale.

📖 L'ÉTAT D'URGENCE EST-IL UN ÉTAT DE NON DROIT ?

NON,il existe des voies de recours. L’état d’urgence n’est pas un Ă©tat de non droit. Les dĂ©cisions de l’autoritĂ© sont soumises au contrĂŽle du juge administratif. Le juge peut ĂȘtre Ă©galement saisi par tout citoyen qui viendrait Ă  contester une ou plusieurs dĂ©cisions prises par les autoritĂ©s en application de l’état d’urgence.

Nul n'est censé ignorer la loi. Il est alors nécessaire pour chaque citoyen de lire et de suivre les instructions dans les différentes localités.

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