Durant ces dix dernières années le Burkina Faso traverse une instabilité politique due à plusieurs raisons. De la volonté du Congrès pour la Démocratie et le Progrès de modifier l'article 37 afin d'offrir un troisième mandat à Blaise Compaoré jusqu'au coup d'État du 24 janvier 2022 en passant par l'insurrection populaire d'octobre 2014 la classe politique n'a pas réussi à trouver un compromis et une cohésion nécessaire autour d'un chef d'Etat dans sa gouvernance.
En plus de cela viennent s'ajouter la crise sécuritaire depuis 2016,la problématique de la création d'emplois,la question du dialogue socioprofessionnel entre Etat et travailleurs, la question de la réconciliation nationale, etc.
Autant dire que les défis à relever sont très nombreux.D'où la nécessité de s'interroger sur les principales caractéristiques que devra avoir le futur président du Faso issu des prochaines élections.
✍️: Issouf SAGNON
LE PROCHAIN PRÉSIDENT DU FASO DEVRA INCARNER LA COHÉSION.
Les acteurs politiques sont visiblement divisés à tel point que même si la situation nationale l'exige on n'arrive pas à apercevoir une union sacrée pour faire fasse aux défis.
En plus,la plupart de ces acteurs sont sur la scène politique depuis de nombreuses années et sont donc comptables de l'échec de la classe politique de façon générale. Alors pour réussir à se faire élire,le prochain président du Faso devra sortir du lot de part son parcours et susciter l'espoir de rassembler davantage autour de lui.
AVOIR UN PROGRAMME POLITIQUE INNOVANT.
Pour réussir à se faire élire le candidat devra être convainquant et facile à comprendre dans son programme politique. Les défis majeurs sont connus. Les priorités également.
Le futur président devra alors pouvoir expliquer dans toutes les régions du Burkina Faso comment il compte s'y prendre face à telle ou telle situation. Pour cela,il faudra faire autrement. Il faudra faire des propositions réalistes et réalisables dans les différentes provinces du pays. Il faudra avoir une communication efficace sur ces propositions concrètes en évitant la démagogie tout en adaptant le langage et le style de communication aux différentes régions de passage lors de la campagne électorale.
REVÊTIR UN COSTUME DE LEADER.
Le futur locataire de Kossyam après les élections présidentielles à venir devra être un véritable leader. Cela passera par son aptitude à pouvoir réunir autour de lui l'ensemble des militants de son parti ou regroupement politique.
Réussir à convaincre d'autres partis ou regroupements politiques ayant à peu près les mêmes idéologies et visions dans le cadre d'une Union politique serait un véritable atout. Il lui faudra avoir également un discours rassembleur et conciliateur au profit de tous les acteurs de la société burkinabè.
SAVOIR MOBILISER LES RESSOURCES FINANCIÈRES ET HUMAINES
La mobilisation des ressources humaines consistera, dans une logique d'anticipation, à pouvoir susciter l'intérêt des différentes couches de la société à travers des activités politiques diverses dès à présent. Il faudra pour cela que l'état major de son parti identifie les besoins des acteurs en fonction des domaines et des milieux.
L'organisation par exemple d'une séance de formation sur les techniques de recherche efficace d'emplois au profit des étudiants est une méthode de mobilisation.
Initier des séances de renforcement de capacités au profit des travailleurs de tel ou tel milieu pourrait être un coup de maître.
Installer des cellules d'assistance sociale auprès d'un camp de personnes déplacées internes serait la bienvenue. Et j'en passe.
Une chose est sûre,il faudra réussir à mobiliser mieux qu'avant sans attendre l'approche des élections.
Pour les ressources financières le leader devra être en mesure de tisser des relations mais aussi de susciter à l'interne l'esprit de sacrifice auprès de ses militants. Son parti devra développer de nouvelles stratégies de financement licites afin de faciliter la mise en œuvre de ses actions.
Dans tous les cas,la tâche s'annonce bien difficile dans la mesure où la crise de confiance est réelle entre hommes politiques et populations au vue des résultats politiques de ces dernières années.
Voilà pourquoi la conquête du fauteuil présidentiel devra commencer dès à présent avec malice en tenant compte de la conjoncture actuelle. Mais surtout avec de l'innovation,de l'anticipation et d'une abnégation sans faille afin de pouvoir conquérir et gérer le pouvoir politique dans les années à venir.
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