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jeudi 30 décembre 2021

LA BATAILLE DU RENSEIGNEMENT AU BURKINA FASO

 Parmi les nombreuses batailles à gagner dans un Burkina Faso empreint de la crise sécuritaire,il ya celle relative au renseignement.

C'est dans cette logique que l'État a adopté, à travers l'Assemblée Nationale,en sa séance du 1er Juin 2018 la Loi No 026-2018-AN  portant sur le renseignement.

Pour mieux gagner cette bataille la loi encadre certaines activités qui peuvent faire l'objet de contrôle notamment "les activités suspectes de nature à porter atteinte à la sûreté de l'État".

Ladite loi précise également le contenu de certaines notions telles que, entre autres,la notion"d'information"ou de "source".

L'article 4 de la loi précise que l'information est entendue comme"une donnée brute,la relation d'un fait ou une observation dont la véracité reste à établir."

Elle clarifie également la notion de source, entendue comme"un individu fournissant des informations ou des renseignements à un service de renseignement".

Par ailleurs la loi n'omet pas le cadre institutionnel du renseignement !

En effet il est créé selon l'article 24 la communauté burkinabè du renseignement (CBR), l'agence nationale du renseignement (ANR) et le conseil national du renseignement (CNR).

Après tout,quelles observations pouvons-nous faire sur la mise en œuvre du renseignement presque trois ans après l'adoption de la loi ?

En toute objectivité il est difficile de juger le travail des acteurs dont le secret et l'anonymat sont des principes. Néanmoins,au vue de l'aggravation de la situation sécuritaire il est clair que les insuffisances demeurent à tous les niveaux. Voilà pourquoi nos autorités politiques doivent mieux associer les populations aux services de renseignement. À ce titre, aucune information n'est à négliger ou à sous-estimer,au vue d'ailleurs des définitions données dans la loi sur les termes d'information et de source!

L'observation que nous pouvons faire sur le cadre institutionnel se rapporte au caractère autonome des institutions, notamment de l'Agence Nationale du Renseignement. Si cette autonomie apparaît comme un facteur permettant à l'agence de faire librement son travail, n'empêche que la loi précise qu'elle est sous "la coupe" de la présidence du Faso.

Sur le même aspect d'autonomie, l'article 40 de la loi précise même que l'ANR n'est pas sous le contrôle des structures de contrôle de l'État avant de mentionner que ladite loi s'exécute comme une loi d'État !


Issouf SAGNON.

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